L'Ukraine cherche à convaincre ses alliés de la laisser frapper les lignes d'approvisionnement de l'armée russe et les bases militaires à partir desquelles elle tire quotidiennement des missiles pour frapper le territoire ukrainien.
Dmitri Peskov à Moscou, en Russie, le 23 mai 2024. ( POOL / YURI KOCHETKOV )
Alors que l'Ukraine demande de pouvoir utiliser les armes occidentales pour frapper le territoire russe en profondeur, provoquant des dissensions parmi ses alliés, le Kremlin a accusé jeudi l'Otan de "provoquer" Kiev pour prolonger le conflit contre l'armée russe.
"Les pays membres de l'Otan, surtout les États-Unis et d'autres capitales européennes ont entamé ces derniers jours, ces dernières semaines, un nouveau cycle d'escalade", a dénoncé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. "Ils provoquent l'Ukraine par tous les moyens possibles afin de poursuivre cette guerre insensée ", a-t-il déclaré aux journalistes lors de son briefing quotidien. Or, selon Dmitri Peskov, "cela se fera en fin de compte au détriment des pays qui ont emprunté la voie de l'escalade".
Ces dernières semaines, le débat sur l'utilisation ou non sur le territoire de la Russie de certaines des armes fournies à Kiev par les Occidentaux , en l'occurrence des missiles à longue portée, agite les capitales des pays de l'Alliance. Son secrétaire général, Jens Stoltenberg, s'y est déclaré favorable, mais plusieurs pays soutenant l'Ukraine y sont beaucoup plus réticents, comme l'Allemagne, redoutant l'éventualité d'un conflit direct avec Moscou.
"Neutraliser" les bases militaires d'où la Russie tire ses missiles
Le président français Emmanuel Macron a lui estimé mardi, lors d'un déplacement en Allemagne, que les alliés de Kiev devaient permettre à l'armée ukrainienne de "neutraliser" les bases militaires d'où la Russie tire ses missiles.
Une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'Otan est prévue jeudi et vendredi, et Paris compte bien en profiter pour faire changer d'avis les pays les plus réticents.
Si les États-Unis se sont opposés à plusieurs reprises à toute attaque ukrainienne sur le sol russe avec des armes occidentales, dont les siennes, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a toutefois semblé ouvrir la porte mercredi à une évolution de la position de son pays. Les alliés de l'Ukraine vont "adapter" leur aide pour lui garantir un "succès" , a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse en Moldavie.
Selon l'Ukraine, une telle décision permettrait de frapper davantage en profondeur les lignes d'approvisionnement de l'armée russe et les bases militaires à partir desquelles elle tire quotidiennement des missiles et lance ses drones et ses avions pour frapper le territoire ukrainien.
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