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France-La condamnation de Marine Le Pen au coeur de trois rassemblements
information fournie par Reuters 06/04/2025 à 19:22

(Actualisé avec fin des rassemblements, déclarations)

Pas moins de trois mobilisations distinctes ont occupé le terrain politique ce dimanche en France, quelques jours après la lourde condamnation en première instance de Marine Le Pen qui a secoué le paysage politique à deux ans de l'élection présidentielle.

Chacun dans son couloir, le Rassemblement national (RN), le camp présidentiel et la gauche ont appelé à manifester leur attachement à l'Etat de droit et la démocratie, à leurs yeux menacés pour des raisons différentes.

Plusieurs milliers de partisans de Marine Le Pen, qui a fait appel de sa condamnation pour détournement de fonds publics dans l'affaire des assistants parlementaires européens, se sont retrouvés place Vauban, dans le VIIe arrondissement de Paris, pour protester contre ce qu'ils considèrent comme un jugement "politique" assorti d'une exécution provisoire destinée selon eux à empêcher la cheffe de file du RN de briguer à nouveau l'Elysée.

La présidente du groupe RN à l'Assemblée, qui s'est dite victime d'une "bombe nucléaire" lancée par le "système", a promis à la tribune de "continuer à lutter".

"Il faut arrêter de nous reprocher de critiquer une décision de justice. Ce n'est pas une décision de justice, c'est une décision politique", a-t-elle lancé.

"Notre combat (...) sera (...) un combat pacifique, un combat démocratique. Disons que nous prendrons exemple sur Martin Luther King, qui a défendu les droits civiques", a-t-elle ajouté, cette fois via une visioconférence au congrès de la Ligue, le parti d'extrême droite italien de Matteo Salvini.

Avant elle, le président du RN, Jordan Bardella, avait déclaré que son mouvement ne remettrait jamais en cause l'indépendance de la justice, avant d'ajouter: "Cette décision judiciaire injuste et scandaleuse prononcée contre Marine et visant à l'éliminer de la course à la présidentielle, est d'abord une attaque directe contre la démocratie."

"SUCCESSEURS POTENTIELS" D'EMMANUEL MACRON

Pendant ce temps à la Cité du cinéma Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), une réunion publique prévue de longue date a rassemblé les caciques du camp présidentiel, des anciens Premiers ministres Gabriel Attal, Edouard Philippe et Elisabeth Borne à la ministre de la Culture Rachida Dati en passant par le sénateur centriste Hervé Marseille, la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et l'actuel locataire de Matignon, François Bayrou.

"C'est un meeting pour défendre la démocratie, pour défendre l'Etat de droit, partout où ils sont attaqués", a dit Gabriel Attal pour présenter ce rendez-vous dominical qui aura selon son entourage des "allures du match avant le match" de 2027.

Ni vidéo ni message de soutien du chef de l'Etat ne sont prévus mais l'Elysée dit voir d'un bon oeil ce rassemblement organisé le jour anniversaire de la création le 6 avril 2016 du parti politique "En Marche", qui a conduit Emmanuel Macron au pouvoir.

"Que le parti du président et sa famille politique au sens large se réunissent, c'est bien", dit un proche du chef de l'Etat. "On a beaucoup dit que le président n'aimait pas ceux qui lui font de l'ombre mais on constate qu'il a plein de successeurs potentiels."

Emmanuel Macron a toutefois posté un message sur X: "Il y a neuf ans, à Amiens, nous étions quelques-unes et quelques-uns avec des idées fortes et des convictions ancrées, loin de tout appareil politique (...) Il y a neuf ans, rien n'était écrit. Tant est encore à écrire ensemble."

Gabriel Attal s'en est pris aux marques de soutien adressées à Marine Le Pen par Vladimir Poutine, Viktor Orban ou Donald Trump, considérées comme "une ingérence sans précédent (...) au profit d'un de leurs prestataires de service chez nous, le Rassemblement national".

Une partie de la gauche a manifesté de son côté place de la République pour défendre ce qu'elle considère elle aussi comme des attaques contre l'Etat de droit et l'indépendance de la justice.

"L'extrême droite, pour ceux qui en doutaient, montre son vrai visage (...) (c'est) un parti dangereux pour la démocratie, dangereux pour l'état de droit, c'est un parti violent, qui menace y compris les juges quand les décisions prises par la justice ne leur conviennent pas", a dit Manuel Bompard, coordinateur national de La France insoumise (LFI), en marge du rassemblement.

Le parti Génération.s fondé par l'ancien ministre Benoît Hamon a relayé l'appel à manifester, ainsi que des organisations et des syndicats comme Attac, Solidaires et l'Union syndicale lycéenne.

Le Parti socialiste et le Parti communiste ont annoncé en revanche qu'ils ne participeraient pas à cette manifestation, expliquant ne pas vouloir accréditer la critique selon laquelle le jugement du tribunal correctionnel de Paris est "une décision politique".

"On offre un argument à des personnes condamnées par la justice pour se prétendre victimes d'un complot politicien, ce qui n'est absolument pas le cas", a déclaré Nicolas Mayer-Rossignol, premier secrétaire délégué du PS, sur Public Sénat.

(Rédigé par Elizabeth Pineau, avec Gilles Guillaume et Ardee Napolitano)

1 commentaire

  • 06 avril 19:56

    Juste une remarque, c’est le seul parti politique qui ne critique pas les autres parties


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