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France-Journée décisive pour le gouvernement et sa réforme des retraites
information fournie par Reuters 20/03/2023 à 15:11

Le projet de loi sur la réforme des retraites du gouvernement français à l'Assemblée nationale à Paris

Le projet de loi sur la réforme des retraites du gouvernement français à l'Assemblée nationale à Paris

PARIS (Reuters) - Le gouvernement d'Elisabeth Borne affronte lundi une journée décisive pour son avenir et celui de son impopulaire réforme des retraites alors que deux motions de censure seront examinées à l'Assemblée nationale après l'utilisation très controversée de l'article 49.3 sur le projet de loi.

Depuis jeudi, et le déclenchement de ce dispositif constitutionnel permettant de faire adopter un texte sans vote des députés, la tension est montée d'un cran avec de nombreuses manifestations, parfois émaillées de violences, partout en France.

Deux motions de censure seront soumises à partir de 16h00 (15h00 GMT) au vote des députés, une déposée par le Rassemblement national (RN) et l'autre par le groupe centriste Libertés Indépendants Outre-mer et Territoires (Liot) avec le soutien des députés de la coalition de gauche Nupes.

Pour être adoptée, une motion doit obtenir la majorité absolue des voix, soit 287 députés en faveur d'une censure qui obligerait alors la Première ministre Elisabeth Borne à remettre sa démission et celle de son gouvernement au président de la République Emmanuel Macron.

La motion de censure du groupe Liot, menée par le député de la Marne Charles de Courson, apparaît comme la plus dangereuse pour l'exécutif, qui ne dispose que d'une majorité relative à l'Assemblée nationale, alors qu'elle pourrait attirer plusieurs députés Les Républicains (LR).

En pointe dans la contestation contre la réforme des retraites, le député LR du Lot Aurélien Pradié a annoncé lundi qu'il voterait la motion de censure transpartisane du groupe Liot contre le gouvernement.

"C'est une vraie responsabilité et oui je voterai la motion de censure portée par Charles de Courson, la motion transpartisane. Je ne voterai pas la motion du Rassemblement national", a déclaré Aurélien Pradié sur Europe 1.

Le député estime qu'une quinzaine de ses homologues LR sont prêts à voter une motion de censure contre le gouvernement, soit bien en-deçà des 26 voix nécessaires en théorie dans le camp républicain pour que la motion soit adoptée.

"Il manque des voix, oui", a reconnu auprès de Reuters le député LR de Moselle, Fabien Di Filippo, qui votera les deux motions de censure.

"CHEMINEMENT DÉMOCRATIQUE"

"Tout repose sur le vote de mes amis républicains hostiles à ce texte", a déclaré lundi Charles de Courson sur France Inter.

"Je rappelle qu'ils étaient 25 à 26 à vouloir voter la motion de rejet que je portais jeudi dernier et 3 à 4 abstentionnistes. Donc si tous ceux là votent la motion de censure, elle peut passer", a-t-il affirmé.

Dimanche soir, dans une première intervention depuis le tollé déclenché par le recours gouvernemental au 49.3, Emmanuel Macron a dit souhaiter que "le texte sur les retraites puisse aller au bout de son cheminement démocratique dans le respect de tous".

"C'est un moment important pour le gouvernement", a reconnu lundi le ministre de Travail Olivier Dussopt, rejetant les accusations de "vice démocratique" contre le 49.3.

"Qu'est-ce qu'il y a de plus démocratique que de voir une cheffe de gouvernement remettre le destin de son gouvernement dans les mains du Parlement ?", s'est-il interrogé sur LCI.

NOUVELLES MANIFESTATIONS

Outre les débats au Parlement, la contestation contre la réforme se poursuit lundi avec de nouvelles manifestations et des grèves reconductibles dans les transports et l'énergie.

Les livraisons des raffineries en France de TotalEnergies étaient ainsi à nouveau bloquées pour la treizième journée consécutive, avec, à la clé, la question d'un impact éventuel sur l'approvisionnement des stations-service.

De son côté, la direction générale de l'aviation civile (DGAC) a prévenu d'une baisse du trafic aérien de 20% mardi et mercredi sur l'aéroport parisien d'Orly et à Marseille.

A Paris, la RATP a fait savoir que 11 stations de métro et de RER situées dans les alentours de l'Assemblée nationale, de la place de la Concorde, du palais de l'Elysée et de celui de Matignon étaient fermées "pour raison de sécurité".

L'intersyndicale, qui mène la contestation contre le projet de réforme des retraites depuis janvier, a prévu jeudi une neuvième journée de mobilisation nationale.

Dans une interview accordée au journal Libération daté de lundi, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a dit vouloir maintenir la mobilisation avec l’intersyndicale, en dépit du rejet éventuel des motions de censure.

Cette réforme des retraites, "ce n’est pas un échec, c’est un naufrage", a-t-il asséné.

(Rédigé par Blandine Hénault et Kate Entringer, avec la contribution de Forrest Crellin et Elizabeth Pineau, édité par Kate Entringer)

9 commentaires

  • 20 mars 16:55

    Oups ! Voyons si la coalition de la carpe et du lapin renverse le gouvernement et en forme un autre avec une majorité absolue c.a.d. en triumvirat NUPES + LR + RN ... J'en doute et je ne dois pas être le seul . Et pour faire quoi ? A force de monter les enchères, le groupe LR est dans un "corner" . D'ailleurs LR et la NUPES ne sont que des groupes de circonstance sans aucun projet sinon " contre Macron" C'est court et on ne va pas aller loin avec ça !


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