
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu visite un commissariat de police à L'Haÿ-les-Roses
Le nouveau gouvernement du Premier ministre Sébastien Lecornu, tout juste formé, affronte une semaine à haut risque pour sa survie alors que le Rassemblement national (RN) et La France insoumise (LFI) ont annoncé chacun le dépôt d'une motion de censure.
La motion du RN sera déposée "dans les prochaines heures", a fait savoir lundi le président de la formation d'extrême droite Jordan Bardella sur TF1.
"Les Français attendent aujourd'hui une rupture politique", a-t-il dit. "Cette nouvelle équipe a un seul objectif, c'est de sauver Emmanuel Macron et de permettre à son camp (...) de se maintenir au pouvoir. Je continue de dire ce matin que tout cela n'est pas sérieux."
Le RN, qui réclame une dissolution de l'Assemblée nationale, votera une motion de censure "même si elle émanait d'un autre camp politique", a ajouté Jordan Bardella, alors que LFI a annoncé de son côté le dépôt d'une telle motion.
"Nous avons déposé la motion de censure qui fera tomber le #GouvernementLecornu2 !", a déclaré lundi la cheffe de file des députés insoumis, Mathilde Panot, sur le réseau X.
"Elle est signée par des député·es Ultramarins, communistes, écologistes et l'ensemble du groupe insoumis. Le pays n'a pas de temps à perdre. Lecornu tombera et Macron suivra", a-t-elle ajouté.
L'Elysée a dévoilé dimanche le nouveau gouvernement du Premier ministre Sébastien Lecornu, présenté comme plus technique et moins politique avec l'arrivée de personnalités issues de la société civile, mais qui n'a pas convaincu les oppositions.
Le Parti socialiste (PS), sur lequel repose en grande partie la survie du nouveau gouvernement, est pour l'heure resté prudent, tout en continuant à réclamer a minima une suspension de la réforme controversée des retraites de 2023.
"No comment ...", s'est borné à réagir dimanche sur X le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, à l'annonce du gouvernement Lecornu II.
DÉBAT SUR LES RETRAITES
Pour Sébastien Lecornu, le temps presse s'il veut faire adopter un budget 2026 d'ici le 31 décembre.
Un conseil des ministres est prévu mardi à 10h00 (08h00 GMT) puis le Premier ministre prononcera, "probablement à 15 heures", sa déclaration de politique générale à l'Assemblée nationale, a fait savoir lundi la nouvelle porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon.
"Les choses sont très claires : personne n'a de majorité à l'Assemblée nationale. Notre rôle, c'est d'éviter la défiance", a-t-elle dit sur RTL. "Voter une motion de censure, c'est voter une motion de dissolution", a-t-elle prévenu.
Tout en rappelant que Sébastien Lecornu s'est engagé à ne pas recourir pour le budget à l'article 49-3 de la Constitution qui permet l'adoption d'un texte sans vote au Palais-Bourbon, Maud Bregeon a assuré que le débat existerait.
"Les forces politiques, et particulièrement le PS, doivent accepter de débattre. Le PS a demandé l'abandon du 49-3, ils l'ont eu, ils ont demandé l'ouverture d'un débat sur la fiscalité, ils vont l'avoir", a-t-elle affirmé.
Quant à l'épineuse question de la réforme des retraites, Maud Bregeon indique que Sébastien Lecornu devrait se prononcer lors de sa déclaration de politique générale.
"Je pense que la suspension de la réforme de la retraite, c'est la condition sine qua non de la stabilité politique", a estimé lundi sur TF1 la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon.
"Il faut pouvoir avoir un débat entre organisations syndicales, patronales, partis politiques, parlementaires, pour utiliser l'année 2026 justement de suspension de cette réforme pour dire, qu'est-ce qu'on veut construire?", a-t-elle appelé de ses voeux.
(Rédigé par Blandine Hénault, édité par Benjamin Mallet)
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