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Féminicide: 28 ans de réclusion requis contre un ex-policier
information fournie par AFP 04/09/2025 à 22:56

Féminicide: 28 ans de réclusion requis contre un ex-policier ( AFP /  )

Féminicide: 28 ans de réclusion requis contre un ex-policier ( AFP / )

Vingt-huit ans de réclusion criminelle ont été requis jeudi contre l'ancien policier Arnaud Bonnefoy, jugé depuis mardi par la cour d'assises de Paris pour avoir étranglé en janvier 2022 sa compagne Amanda Glain qui voulait le quitter.

"Durant ces trois jours, la vérité a été dite sur les circonstances et le jour de la mort d'Amanda Glain. J'ai été honnête. C'est un acte que je regretterai toute ma vie et qui est impardonnable. Mais j'ai dit la vérité sur cette affaire", a dit Arnaud Bonnefoy avant que le jury ne se retire délibérer.

L'ex-gardien de la paix, aujourd'hui âgé de 33 ans, encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour ce meurtre, qu'il a expliqué par sa jalousie "maladive", "tyrannique", "morbide" autant qu'"infondée".

Dépeignant la "chronique d'un féminicide annoncé", l'avocate générale Inès Bordet a demandé aux jurés d'assortir les 28 ans de réclusion d'une période de sûreté des deux tiers, et appelé à garder "beaucoup de recul" sur les regrets de l'accusé.

Le meurtre d'Amanda Glain est l'un des premiers féminicides parmi les 118 recensés par le ministère de l'Intérieur en 2022.

Pour David Apelbaum, un des avocats de la défense, la peine demandée par le ministère public est "délirante". "Une peine supérieure à vingt ans de réclusion criminelle serait excessive dans ce dossier", a plaidé l'avocat, qui a rappelé des verdicts inférieurs à celui demandé dans plusieurs féminicides dont les auteurs niaient ou minimisaient leur culpabilité, citant notamment Jonathan Daval.

- "Petit agneau" -

Le corps d'Amanda Glain, une créatrice de contenus digitaux de 28 ans, avait été retrouvé le 28 janvier 2022 dans l'appartement du nord-est parisien que louait Arnaud Bonnefoy, originaire de Marseille et alors en poste en Seine-Saint-Denis. Celui-ci s'était rendu au terme de trois semaines de cavale.

Il a expliqué qu'elle venait de lui confirmer la fin de deux ans d'une relation empreinte de violence, d'insultes, de menaces de mort et ruinée par sa jalousie.

"J'aimerais exprimer le regret qui me hante pour cet acte horrible", "monstrueux", exercé avec une "force terrible", dit-il, décrivant Amanda Glain comme une "femme parfaitement équilibrée" dont il dit qu'il l'aimait "profondément".

L'avocat de la partie civile Frédéric Delaméa demande de ne pas se "laisser prendre aux apparences d'Arnaud Bonnefoy": celui qu'ils jugent, "ce n'est pas celui qui est dans le box, ce n'est pas le petit agneau, tout calme, tout lisse". "La personne qu'il est est la personne que vous avez vue", répond Me Apelbaum.

Arnaud Bonnefoy répète lui son récit des faits: au lendemain d'une énième dispute dans le huis-clos de son studio parisien de 18 m2, dispute portant sur les publications de la jeune femme sur les réseaux sociaux, Amanda Glain "se prépare pour aller travailler". Il se réveille à son tour "en imaginant que la dispute a cessé".

- "Oui, effectivement" -

"Elle me dit que je ne suis qu'un connard", qu'elle trouvera quelqu'un d'autre de mieux, raconte-t-il d'une voix qui devient un murmure. "Je me dis: +Pourquoi elle me dit toutes ces choses?+", "+pourquoi elle me déteste?+"

Pendant qu'Amanda Glain se maquille, il se décrit "submergé" par "la peur de son départ, qu'elle m'abandonne", un mélange de "fureur, de colère, de haine, de peine". Il se lève, va dans la salle de bains et l'étrangle.

Dans la salle, le frère d'Amanda Glain, qui disait la veille avoir épuisé toutes ses larmes, écoute en pleurs.

Le président Marc Sommerer interroge Arnaud Bonnefoy: au moment où il étranglait Amanda Glain, avait-il l'intention de donner la mort? L'accusé explique d'abord qu'il n'a "pas voulu" tuer sa compagne, qu'il était "déconnecté de la réalité". Puis, dans un souffle, il lâche: "Oui, effectivement".

"Je ne me suis pas rendu compte du comportement que j'ai eu pendant des années, qui ont détruit" deux compagnes précédentes, venues mercredi témoigner de sa violence, "et ont fini par tuer Amanda", dit-il.

Il regrette aussi de n'avoir "pas eu le courage de suivre les traitements nécessaires". Bras croisés, il est souvent apparu cadenassé. "Qui avait la clé pour débloquer tout ça? Peut-être vous?", lui demande le président. L'accusé opine.

3 commentaires

  • 00:43

    7 membres du parti d'extrême-droite allemand AfD qui comptaient se présenter aux élections municipales en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le 14 septembre prochain, ont perdu la vie ces dernières semaines ... des candidats , des supléants .. De nombreux internautes spéculent sur des «assassinats déguisés», bien que la police ait annoncé qu’il s’agissait de morts naturelles et d’un suicide .. si la police le dit ...


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