La France et l'Europe ne sont qu'en position de "suiveurs" dans la bataille Etats-Unis - Chine pour les ressources spatiales, selon un rapport présenté jeudi 1er juin.
Les ambitions lunaires grandissent, comme au Royaume-Uni, où Rolls-Royce cherche à développer un réacteur nucléaire pour de futures bases sur la Lune (illustration) ( Rolls-Royce Submarines Ltd / HANDOUT )
La France et l'Europe ne "doivent pas rater le coche" de l'exploitation des ressources spatiales, comme l'eau et certains métaux, que les Etats-Unis et la Chine vont "s'approprier" sur la Lune d'ici 2030, selon des parlementaires.
Eau lunaire, "hélium-3", métaux rares...
"Il existe une réelle opportunité économique sur la Lune et Mars, où il sera possible un jour d'habiter en transformant les ressources naturelles indispensables à l'homme", a déclaré jeudi lors d'une conférence de presse la sénatrice Christine Lavarde (LR), co-auteure d'un rapport d'information remis au Sénat.
Parmi ces ressources "stratégiques", le rapport cite l'eau lunaire, sous forme de dépôts de glace au fond des cratères, ainsi que l'hélium-3, un isotope rare qui permettrait de produire une énergie "abondante et propre" sur Terre grâce à la fusion nucléaire. L'eau est également présente (sous forme solide) sur Mars, et son sol regorge de matériaux rares.
Les Etats-Unis et la Chine ont prévu d'installer durablement des bases sur la Lune à l'horizon 2030, dans une "stratégie de conquête pour un nouveau 'Far West' où le premier arrivé sera le premier servi et dictera sa norme au reste du monde", avertit la sénatrice Vanina Paoli-Gagin (Indépendants), co-auteure du rapport.
Comment exploiter l'espace?
Dans cette course, la France et l'Europe ne sont qu'en position de "suiveurs", mais doivent néanmoins "se battre sans perdre de temps pour avoir leur part du gâteau", selon Christine Lavarde.
Car si les puissances spatiales américaine et chinoise vont de facto s'approprier les ressources extraterrestres, il est encore possible de "changer les règles sur les modalités" de leur extraction et de leur utilisation.
"Est-ce qu'un pays pourra tout prélever ou faudra-t-il des quotas? Quel sera le régime fiscal des ressources ramenées sur Terre ? Est-ce que les premières bases lunaires devront accueillir les nations qui arrivent après ?", a demandé la sénatrice.
Le rapport suggère un nouveau cadre juridique, puisque ni le traité de l'espace de 1967, ni les accords Artémis signés entre les Etats-Unis et 24 pays, ne permettent de trancher la question. "C'est aux Etats de s'en saisir. L'idéal serait un accord sous l'égide de l'ONU mais si on attend cette voie on risque de rater le coche", soulignent les parlementaires qui appellent l'agence spatiale européenne (ESA) à s'emparer du sujet lors de son prochain sommet en novembre.
4 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer