Aller au contenu principal
Fermer

Euro numérique : pas de risque pour la stabilité du système bancaire européen, assure la BCE
information fournie par Boursorama avec Media Services 10/10/2025 à 14:46

Cette nouvelle forme de "cash numérique" offrirait un moyen de paiement sûr, gratuit, anonyme et accessible à tous, tout en préservant la souveraineté monétaire européenne face aux géants américains privés, selon la BCE.

( AFP / KIRILL KUDRYAVTSEV )

( AFP / KIRILL KUDRYAVTSEV )

"L'euro numérique verra le jour mi-2029", et la mise en place de cette version digitale de l'argent détenue en espèces, avec une limite de détention par compte, ne menacera pas la stabilité du système bancaire européen, affirme vendredi 10 octobre une étude de la Banque centrale européenne.

Le document, préparé à la demande des colégislateurs de l'Union européenne, évalue l'impact potentiel de différents plafonds de détention -jusqu'à 3.000 euros par personne sur les dépôts bancaires, garantis par la BCE- la liquidité et la rentabilité du secteur.

Le projet d'euro numérique avance : depuis 2023, la BCE expérimente la technologie tandis que l'UE doit encore définir un cadre légal . Si la législation européenne est prête d'ici fin 2026, "l'euro numérique verra le jour mi-2029", a déclaré Piero Cipollone, membre du directoire de la BCE, dans une récente interview avec Milano Finanza .

Selon la Banque centrale, cette nouvelle forme de "cash numérique" offrirait un moyen de paiement sûr, gratuit, anonyme et accessible à tous , y compris hors ligne, tout en préservant la souveraineté monétaire européenne face aux géants américains privés.

L'étude distingue un scénario "normal", où l'euro numérique est utilisé comme simple moyen de paiement, et un scénario extrême de "repli vers la sécurité" en période de crise financière. Dans la situation la plus probable, les effets seraient "très contenus", selon l'étude.

Le ratio de liquidité des banques, un indicateur clé qui mesure la capacité d'un établissement à faire face à une crise de liquidité à court terme, resterait largement au-dessus des seuils réglementaires pour la plupart des établissement -neuf se retrouvant légèrement en-dessous selon l'étude.

Crainte de fuite des dépôts

La rentabilité ne serait que marginalement affectée, avec un recul estimé entre 0,1 et 0,2 point en termes de rendement des fonds propres, est-il ajouté.

Certaines banques privées, notamment en France, craignent cependant un scénario pire, avec une fuite des dépôts de leurs clients une fois l'euro numérique mis en place.

La BCE a testé ce scénario de crise et en conclut que les retraits resteraient maîtrisés : 156 milliards d'euros avec un plafond de 500 euros et jusqu'à 699 milliards d'euros avec un plafond de 3.000 euros, soit 2,2% des actifs bancaires ou 8,2% des dépôts à vue. Ces niveaux demeurent bien inférieurs à ceux observés lors de précédentes crises : 20,9% des dépôts retirés à Chypre en 2013, 25,9% en Grèce en 2015, et 6,4% en Belgique lors du lancement d'un produit d'épargne attractif.

L'institution fait remarquer que des retraits massifs pourraient aussi se produire même sans euro numérique .

Les épargnants pourraient par exemple déplacer leur argent vers d'autres formes d'actifs numériques servant de refuge, notamment les "stablecoins" (cryptomonnaies stables), souvent adossés à des devises étrangères, principalement au dollar.

La BCE prévient alors du risque de provoquer une "dollarisation numérique", de déstabiliser le système financier européen et d'affaiblir le rôle international de l'euro.

3 commentaires

  • 16:25

    Il faut commencer a s'inquiéter quant même les états trouve que ca coute trop cher d'imprimer des billets.

    C'est surtout un signe que l'argent ne vaut plus rien et c'est sans doute pas un hasard si l'or monte autant.


Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

Pages les plus populaires