Des conteneurs d'expédition sont visibles dans un terminal du port d'Oakland, en Californie
L'économie américaine s'est contractée de manière inattendue au premier trimestre, plombée par un déluge de biens importés par des entreprises désireuses d'éviter des coûts plus élevés en raison des droits de douane, montre mercredi la première estimation des données publiées par le département du Commerce.
Le produit intérieur brut (PIB) de la première économie mondiale a reculé de 0,3% en rythme annualisé sur la période janvier-mars, après une hausse de 2,4% au quatrième trimestre 2024.
Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une hausse de 0,3%, selon les données LSEG.
L'enquête s'est toutefois achevée avant que les données de mardi ne montrent que le déficit commercial des biens a atteint un niveau record en mars, dans un contexte d'importations record, ce qui a incité la plupart des économistes à revoir fortement à la baisse leurs estimations du PIB.
Il est toutefois probable que le rapport ait largement surestimé les sombres perspectives économiques, car les dépenses de consommation ont continué de croître, bien qu'à un rythme modéré.
La publication de ces estimations intervient alors que Donald Trump a marqué les 100 premiers jours de son second mandat à la Maison blanche dans un contexte de désapprobation croissante des Américains à l'égard de sa gestion économique.
Le républicain a remporté l'élection présidentielle en novembre dernier en capitalisant sur l'anxiété des électeurs à l'égard de l'économie, et de l'inflation en particulier.
La confiance des consommateurs cependant est au plus bas depuis cinq ans et celle des entreprises s'est effondrée. Pour preuve, plusieurs compagnies aériennes ont abandonné leurs prévisions financières pour 2025, invoquant l'incertitude quant aux dépenses liées aux voyages non essentiels.
Les craintes sur l'économie pèsent sur les marchés boursiers, à commencer par New York, où l'indice Dow Jones recule de 1,43%, le Standard & Poor's 500 de 1,67% et le Nasdaq Composite de 2,13% vers 14h10 GMT. Les données ont également fait basculer les indices européens dans le rouge.
La contraction de l'économie américaine devrait par ailleurs inciter la Réserve fédérale américaine (Fed) à reprendre ses réductions de taux d'intérêt en juin.
Les contrats à terme continuent à indiquer une baisse en juin, avec un total de quatre réductions d'un quart de point probables d'ici la fin de l'année.
Les responsables de la Fed se réunissent mardi et mercredi prochains et il est attendu qu'ils maintiennent les taux dans leur fourchette actuelle de 4,25% à 4,5%.
Le rendement des Treasuries à deux ans, le plus sensible aux prévisions sur le taux d'intérêt, perd près de 3 points de base à 3,615% vers 14h12 GMT.
Le dollar américain s'apprécie de 0,24% par rapport aux principales devises, les données étant moins mauvaises que les prévisions catastrophiques de certaines des plus grandes banques américaines.
(Rédigé par Lucia Mutikani; vesion française Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)
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