
La Banque d'Angleterre. ( AFP / NIKLAS HALLE'N )
A rebours de la Réserve fédérale américaine, la Banque d'Angleterre (BoE) devrait laisser ses taux inchangés jeudi, malgré une économie au ralenti, jouant la carte de la prudence face à une inflation qui s'affiche loin de son objectif.
Là où l'institution monétaire britannique vise 2%, le Royaume-Uni a enregistré mercredi une hausse des prix de 3,8% sur un an en août, stable par rapport au mois précédent.
Ce niveau, "le plus élevé parmi les principales économies développées, renforce les attentes d'un report à l'année prochaine" des futures baisses de taux par la BoE, souligne Patrick Munnelly, analyste chez Tickmill.
La décision de politique monétaire britannique est rendue au deuxième jour de la visite d'Etat au Royaume-Uni de Donald Trump, qui fait lui-même pression outre-Atlantique sur la banque centrale américaine (Fed) pour qu'elle abaisse ses taux.
Le gouverneur de la BoE, Andrew Bailey, s'était récemment dit "très préoccupé" par les menaces sur l'indépendance de la Réserve fédérale américaine.
Celle-ci a choisi mercredi d'abaisser ses taux d'intérêts pour la première fois de l'année, de 0,25 point de pourcentage. Ils sont désormais compris entre 4% et 4,25%.
Lors de sa dernière réunion en août, la BoE avait pour sa part réduit son taux directeur à 4%, à l'issue d'un vote serré, pour soutenir une économie à la peine.
Car en parallèle d'une inflation élevée, le taux de chômage britannique est resté à son sommet en quatre ans pour les trois mois achevés fin juillet, à 4,7%, pénalisé par l'entrée en vigueur en avril d'une hausse des cotisations patronales.
Les droits de douane "réciproques" imposés par les Etats-Unis ont aussi mis à mal l'économie britannique, dont le produit intérieur brut (PIB) a à peine progressé de 0,3% au deuxième trimestre.
Londres et Washington ont depuis conclu un accord commercial entré en vigueur fin juin.
Le risque de "stagflation continue de planer" sur le pays, estime Kathleen Brooks, analyste chez XTB.
Les difficultés budgétaires du gouvernement travailliste, qui pourrait être contraint d'annoncer de nouvelles hausses d'impôts à l'automne, viennent encore assombrir le tableau.
La BoE est d'autant plus attachée à combattre l'inflation que celle-ci risque d'accélérer la "hausse des coûts d'emprunt à long terme" pour le pays, relève pour sa part Matthew Ryan, d'Ebury.
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