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Énergie : miser sur le nucléaire seulement, comme le propose Bruno Retailleau, renforce la dépendance à l'étranger, selon le lobby des énergies renouvelables
information fournie par Boursorama avec Media Services 03/07/2025 à 13:38

"L'éolien et le photovoltaïque n'apportent au mix énergétique français qu'une intermittence coûteuse à gérer", a estimé le patron des Républicains, qui prône la fin des subventions publiques pour les renouvelables.

La centrale de Nogent-sur-Seine. ( AFP / BERTRAND GUAY )

La centrale de Nogent-sur-Seine. ( AFP / BERTRAND GUAY )

La proposition de Bruno Retailleau de stopper les subventions à l'éolien et au solaire pour se concentrer sur le seul nucléaire revient à renoncer à lutter contre le changement climatique et, in fine, à maintenir notre dépendance vis-à-vis de l'étranger en matière énergétique, selon le Syndicat des énergies renouvelables (SER).

"Ce n'est pas en prônant le renoncement face au changement climatique ou en proposant des solutions irréalisables que l'on fera avancer le débat énergétique en France", a estimé Jules Nyssen, le président du SER, dans un post jeudi sur LinkedIn.

S'en remettre au seul nucléaire ou à l'hydroélectricité "est en réalité un renoncement à l'électrification donc à la sortie des énergies fossiles avec à la clé le maintien de nos dépendances à la Russie et autres pays exportateurs de ces ressources dont nous ne disposons pas ", a-t-il ajouté en réaction à une tribune publiée mercredi soir de responsables de LR, dont Bruno Retailleau, prônant la fin des "subventions publiques" pour l'éolien et le photovoltaïque et une priorité absolue au nucléaire.

"Notre priorité doit être de rebâtir un parc nucléaire en reconstituant une compétence industrielle française , afin d'éviter l'effet falaise lié au vieillissement des centrales actuelles", écrit le président du parti Les Républicains (LR)

En revanche, il estime que "l'éolien et le photovoltaïque n'apportent au mix énergétique français qu' une intermittence coûteuse à gérer ". "Il n'y a donc aucune raison de continuer de les financer par des subventions publiques", affirme Bruno Retailleau dans ce texte cosigné par les vice-présidents de LR François-Xavier Bellamy et Julien Aubert. Ils ajoutent que cela revient à "entretenir des objectifs idéologiques dépassés".

Pas de nouvelle centrale avant 2038 au plus tôt

Or, souligne Jules Nyssen, le nucléaire "ne produira pas un électron nouveau avant 2038 au mieux" et sa production "est conditionnée par les évènements climatiques" tandis que l'hydroélectricité a "un potentiel de développement très limité".

La position défendue dans cette tribune revient à remettre en cause la souveraineté de la France et "est totalement contraire à celle portée par le gouvernement", avait estimé mercredi soir Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition écologique. "Nous consommons 60% d'énergie fossile. Est-ce-que vous croyez que même d'un point de vue de souveraineté, d'indépendance, devoir dépendre pour notre énergie de la Russie , qui est une de nos dépendances, de l'Algérie , on sait ce qui se passe entre la France et l'Algérie, d' un certain nombre d'États du Moyen-Orient ou des États-Unis , c'est confortable ? Est ce que c'est sérieux ?" a-t-elle réagi sur franceInfo .

Le ministre de l'Industrie Marc Ferracci, également membre du parti macroniste Renaissance, avait lui aussi vivement réagi à cette prise de position de LR sur l'énergie. "Croire que sortir de la dépendance aux énergies fossiles et aux pays qui les produisent peut se faire en abandonnant les énergies renouvelables et en mettant au chômage les salariés de leurs filières, est une vue de l'esprit -et une position frontalement opposée à la ligne du Gouvernement", a-t-il affirmé.

Le patron du parti présidentiel Renaissance Gabriel Attal, a déploré mercredi sur X "un retour d'une forme de climatoscepticisme antiscience très inquiétant" , "alors que nous subissons une vague de chaleur inédite".

"Les solutions pour arrêter de brûler du pétrole et du gaz (...) existent. À court terme, pendant que nous relançons le nucléaire pour demain, ces solutions sont les énergies renouvelables. Et certains veulent stopper leur financement, voire les stopper tout court ? Ce contresens historique et scientifique est incompréhensible", a estimé l'ex-Premier ministre.

37 commentaires

  • 20:05

    Exact jumbidou... rien a ajouter. Si quand même, imaginons un accident majeur (mais pas catastrophique) dans une centrale. Il faudrait arrêter toutes les centrales du même type... un peu comme en 2022 avec les pbs de corrosion. Donc, ne pas mettre tous ses oeufs...,


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