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En Arabie saoudite, un forum d'investisseurs sur fond de tensions au Moyen-Orient
information fournie par Boursorama avec AFP 29/10/2024 à 17:56

( AFP / FAYEZ NURELDINE )

( AFP / FAYEZ NURELDINE )

Des responsables saoudiens ont évoqué mardi les conséquences des conflits au Moyen-Orient sur l'économie du royaume lors d'un forum d'investisseurs à Ryad, alors que son très riche fonds souverain a annoncé vouloir réduire d'environ un tiers la part de ses investissements à l'étranger.

Pour la deuxième année consécutive, la Future Investment Initiative (FII), forum réunissant l'élite économique mondiale, se déroule sur fond de craintes d'un embrasement régional, avec Israël en guerre contre le Hamas à Gaza et le Hezbollah au Liban.

Plus de 7.000 personnes sont attendues à Ryad pour cet évènement de trois jours, dont le patron de TikTok, Shou Zi Chew, et les dirigeants de Citigroup et de Goldman Sachs.

Le Golfe représentait "une lumière dans la région" mais les guerres en cours et "l'incertitude" freinent la croissance, y a déclaré mardi Mohammed al-Jasser, président de la Banque islamique de développement.

L'an dernier, le forum s'était tenu quelques semaines après l'attaque sanglante du Hamas en Israël ayant déclenché la guerre à Gaza, et les intervenants avaient averti contre les conséquences économiques d'une expansion du conflit.

Un an plus tard, ces inquiétudes se sont concrétisées, Israël échangeant des missiles avec l'Iran.

Le ministre de l'Investissement Khaled al-Falih a affirmé mardi que le royaume était affecté par les hostilités dans la région, notamment les attaques des rebelles yéménites Houthis contre des navires dans la mer Rouge.

"Nous sommes le centre du Moyen-Orient", a-t-il rappelé.

La FII, ou "Davos du désert", a été lancée en 2017 pour servir de vitrine à l'ambitieux programme de réformes Vision 2030 du prince héritier et dirigeant de facto du pays, Mohammed ben Salmane, visant diversifier l'économie du premier exportateur mondial de pétrole.

Le forum fait la belle part cette année à l'intelligence artificielle (IA). Lors d'une table ronde, le milliardaire américain Elon Musk a d'ailleurs mis en garde contre les dangers de l'IA qu'il a qualifiée de "woke" et "nihiliste".

- Réduction des investissements internationaux -

Véritable moteur des ambitieuses réformes du prince héritier saoudien, le Fonds d'investissement public (PIF) détient plus de 900 milliards de dollars d'actifs.

Son gouverneur, Yasir al-Rumayyan, a indiqué mardi que le fonds avait pour ambition de réduire d'environ un tiers la part de ses investissements internationaux.

Evoquant la croissance du PIF ces dix dernières années, Yasir al-Rumayyan a indiqué vouloir réduire la part de ces derniers "entre 18 et 20%", contre 30% actuellement.

"Cela dit, le montant absolu en dollars continue de croître", a précisé le PDG du fonds saoudien, connu pour ses investissements massifs dans le sport, les jeux vidéo ou les mégaprojets saoudiens comme Neom, une mégapole futuriste de 500 milliards de dollars en cours de construction.

Une annonce qui intervient alors que la monarchie du Golfe cherche à mettre en avant les progrès des projets phares de sa Vision 2030, notamment Neom.

Alors que le ministre des Finances, Mohammed al-Jadaan, a déclaré en mai que les "chocs", y compris la guerre à Gaza, avaient poussé les responsables de Vision 2030 à "réévaluer" certains de ses aspects, Neom a annoncé dimanche l'ouverture de sa première "vitrine physique": Sindalah, une station balnéaire de luxe.

- "Le spectacle doit continuer" -

"Il y avait tellement de scepticisme concernant Neom dans les médias occidentaux que les Saoudiens devaient faire quelque chose pour montrer leur sérieux", explique à l'AFP Jim Krane de l'université Rice au Texas (Etats-Unis).

Si la plupart des intervenants s'abstiennent de délivrer des messages politiques, l'économiste américain Jeffrey Sachs a lancé un appel sans équivoque à la création d'un Etat palestinien.

"Pourquoi y a-t-il une guerre à Gaza, au Liban, et peut-être bientôt en Iran et ailleurs dans cette région? Parce qu'il n'y a pas d'Etat palestinien", a-t-il estimé.

Le Premier ministre égyptien Mostafa al-Madbouly a lui appelé à un cessez-le-feu à Gaza tout en présentant l'Egypte et l'Arabie saoudite comme des "piliers essentiels" de la sécurité régionale.

"La sécurité des pays du Golfe fait partie intégrante de la sécurité nationale de l'Egypte," a-t-il déclaré.

Pour l'organisateur du forum, le publicitaire Richard Attias, la réunion est censée se concentrer sur des investissements d'envergure. "Nous sommes une plateforme indépendante", avait-il déclaré mi-octobre, disant ne pas vouloir qu'elle soit "polluée par des événements politiques".

"Le spectacle doit continuer", a-t-il ajouté.

2 commentaires

  • 30 octobre 13:26

    Non, car ils ont habitué leur 41 millions d'habitants a ne pas travailler et à vivre de la manne pétrolière...


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