
( AFP / MIGUEL MEDINA )
Le groupe électricien public EDF a annoncé jeudi avoir enregistré au premier semestre un bénéfice net en fort recul de 22% à 5,47 milliards d'euros, pénalisé par la baisse des prix de marché pour l'électricité.
"Le premier semestre 2025 est marqué par des résultats opérationnels et financiers à l'attendu, dans un contexte de baisse des prix de marché", a déclaré le PDG d'EDF Bernard Fontana cité dans un communiqué.
En conséquence, l'entreprise détenue à 100% par l'Etat a vu son Ebitda, indicateur de rentabilité, chuter lourdement de 17,11% à 15,5 milliards d'euros sur le semestre, "malgré la hausse de la production nucléaire en France" de presque 2,5%.
Son chiffre d'affaires a lui cédé 1,28% pour s'établir à 59,43 milliards d'euros sur la période, sur un an.
Cette présentation financière est une première pour Bernard Fontana, un profil industriel nommé à la tête de l'entreprise par l'Elysée début mai pour reprendre en main plusieurs dossiers prioritaires. Parmi ceux-ci figurent la relance du nucléaire avec un programme de construction de six nouveaux réacteurs EPR2, et la mise en place de contrats d'électricité compétitifs pour l'industrie qui bataille face à une concurrence internationale féroce.
L'ancien directeur général de Framatome avait remplacé son prédécesseur aux commandes d'EDF, Luc Rémont, dont les relations avec l'Etat actionnaire et les industriels s'étaient envenimées sur fond de désaccords, principalement sur le financement du nouveau programme nucléaire et le tarif de l'électricité pour l'industrie.
Depuis son arrivée, Bernard Fontana tente d'imprimer sa marque, avec la volonté de pacifier les relations d'EDF avec l'Etat et les industriels. Il a déjà annoncé plusieurs mesures portant notamment sur la réorganisation de la gouvernance pour faciliter la relance du nucléaire, une priorité de l'exécutif pour mettre la France sur la voie de la sortie des énergies fossiles polluantes et coûteuses pour la balance commerciale du pays.
Sa feuille de route prévoit en outre "un programme d'un milliard et demi d'euros par an d'économie sur les frais généraux d'ici 2030 et puis une approche sélective des investissements à l'international", a-t-il souligné lors d'un appel avec des journalistes.
"Il n'est pas interdit d'imaginer des respirations de portefeuille d'actifs", a déclaré Bernard Fontana, en réaction aux rumeurs de cessions d'actifs renouvelables dans l'éolien et le solaire, notamment aux Etats-Unis et au Brésil.
"C'est une palette de mesures qui est à notre disposition quand nous voulons continuer à progresser sur notre cash-flow opérationnel (trésorerie, NDLR)", a-t-il indiqué, ajoutant que le groupe verrait "ce qui sera nécessaire ou pas d'activer le moment venu".
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