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Droits TV: le football français au bord de la crise de nerfs
information fournie par Boursorama avec AFP 21/02/2025 à 17:14

John Textor, patron d'Eagle Football Holdings  ( AFP / SEBASTIEN BOZON )

John Textor, patron d'Eagle Football Holdings ( AFP / SEBASTIEN BOZON )

La crise des droits TV du football français a rebondi en fin de semaine avec la divulgation d'images d'une réunion tendue de ses dirigeants et l'offensive de certains contre le pouvoir jugé excessif du président du PSG Nasser Al-Khelaïfi.

Le propriétaire américain de Lyon John Textor, connu pour son franc-parler et son opposition au Qatari, a remis une pièce dans la machine vendredi dans un entretien à L'Equipe.

Il réagissait aux images et au verbatim d'un conseil d'administration de la Ligue de football professionnel (LFP) pour l'attribution des droits TV l'été dernier, révélés respectivement par "Complément d'enquête" (France 2) et L'Equipe, qui montrent les vives tensions entre le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi et certains autres présidents de club, dont John Textor.

"J'ai siégé à de nombreux conseils d'administration, et des débats animés peuvent avoir lieu, mais je n'ai jamais vu un tel déséquilibre de pouvoir, où le résultat du dialogue est acquis d'avance", a confié John Textor à L'Equipe.

"Il était clair pour moi que les décisions avaient déjà été prises par un petit groupe de personnes, avant le début de l'appel", a-t-il déploré.

Sur les images de cette visio-conférence du 14 juillet dernier, plusieurs dirigeants débattent de l'accord avec DAZN (huit matches par journée en direct pour 400 millions d'euros par saison) et avec beIN Sports (un match pour 100 millions d'euros).

Faut-il plutôt confier tous les matches à DAZN pour favoriser son arrivée dans le paysage français? Une question prémonitoire des difficultés actuelles de la plateforme britannique, qui plafonne à 500.000 abonnés, et dont le litige juridique et financier actuel avec la LFP plonge les clubs français dans une angoisse existentielle.

Ce jour de fête nationale, le président du RC Lens Joseph Oughourlian s'attaque à Nasser Al-Khelaïfi, qu'il accuse d'être en plein "conflit d'intérêts" en raison de sa casquette de patron de beIN Médias: "Je pense que tu devrais respecter les autres présidents". Le Qatari réplique: "Tu es bon dans ton business, mais tu ne comprends rien aux médias".

- "Bisounours" -

John Textor estime ensuite que "NAK" "tyrannise" et "terrorise tout le monde", et le patron du PSG lui rétorque: " Arrête de parler, tu ne comprends rien. Tu es un cow-boy qui vient de nulle part et tu viens nous parler !"

Jean-Pierre Caillot, président du Stade de Reims et du collège de Ligue 1 au CA, a fulminé sur RMC jeudi soir: "C'est un véritable scandale que ces choses sortent". "C'est tout sauf le monde des Bisounours", a-t-il euphémisé, "on parle de beaucoup d'argent, on comprend que ça monte dans les tours".

Au contraire, John Textor se dit "choqué", dans son entretien à L'Equipe vendredi, que ces images "graves" n'aient pas été divulguées avant, tant elles symbolisent à ses yeux les problèmes de gouvernance de la ligue, qu'il faut "changer immédiatement".

Il préconise par exemple que tous les clubs de Ligue 1 soient au conseil d'administration de la LFP, contre sept actuellement - et deux de Ligue 2.

- "Banquier" -

Les images "montrent clairement la manière dont notre Ligue est dominée et est en train de se dégrader. Nous avons trop de présidents et trop de dirigeants qui estiment que leur carrière serait meilleure, personnellement, s'ils collaboraient avec Nasser Al-Khelaïfi", accuse John Textor.

Selon lui, "NAK", par ailleurs président de l'Association européenne des clubs (ECA), "est le banquier qui détient la monnaie des nominations politiques, et il sait comment la dépenser à bon escient".

Des propos vivement contestés dans l'entourage du Qatari auprès de l'AFP: "Comme il est récurrent chez certains dans le football français, Nasser Al-Khelaïfi doit être blamé pour absolument tout ce qui va mal, et tout ce qui va bien n'est dû qu'à un désir d'influence ou d'avantage personnel".

"Ni beIN Sports ni Nasser Al-Khelaïfi n'ont poussé pour avoir les droits", "et ils n'ont fini par faire une proposition que parce que tous les clubs et la ligue ont supplié beIN d'aider", ajoute cette source, qui souligne que l'accord a ensuite été largement approuvé.

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