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Dette, déficit public, dépense publique... : le gouvernement doit dévoiler ses pistes pour redresser les comptes de la France
information fournie par Boursorama avec Media Services 16/06/2023 à 11:07

Après la crise sanitaire, "il est temps de revenir à la normale, mais cela ne veut pas dire l'austérité", a promis Bruno Le Maire.

( AFP / - )

( AFP / - )

Il faut trouver des milliards d'euros d'économies : le gouvernement dévoilera lundi, lors d'assises des finances publiques, les coupes envisagées pour redresser les comptes dégradés de la France. Mais Emmanuel Macron et ses ministres ont promis de ne pas alourdir la fiscalité. Cette promesse, mais aussi les tensions sociales laissent une marge de manœuvre bien étroite, estiment vendredi 16 juin des économistes.

Après avoir échappé aux fourches caudines de l'agence S&P Global, qui a maintenu pour le moment la note de solvabilité française, le gouvernement entend réaffirmer son sérieux budgétaire.

Fini le dispendieux "quoi qu'il en coûte" et les dizaines de milliards distribués aux ménages et aux entreprises face aux crises sanitaire puis inflationniste. Il s'agit de réduire à 108,3% du PIB en 2027 le lourd endettement du pays (contre 111,6% fin 2022), qui le range du côté des mauvais élèves européens, et de ramener sous l'objectif européen de 3% le déficit public (4,7% fin 2022).

Organisées à Bercy sous l'égide du ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire et de son collègue chargé des Comptes publics Gabriel Attal, ces assises font suite aux revues des dépenses annuelles lancées début 2023. Des pistes d'économies de "plusieurs milliards d'euros" y seront dévoilées, qui alimenteront notamment le projet de budget de 2024 présenté à l'automne, avait indiqué Bruno Le Maire début juin dans le Journal du Dimanche .

"Face à la plus grave crise économique depuis 1929, nous avons préservé nos usines, nos entreprises, nos emplois et nos qualifications", a-t-il justifié. "Désormais, il est temps de revenir à la normale. Mais cela ne veut pas dire l'austérité."

"Contrainte budgétaire assez forte"

Pour revenir dans les clous, le gouvernement entend réduire la dépense publique à 53,5% du PIB en 2027, contre 57,5% en 2022. Il table sur la fin du bouclier énergétique, les gains des réformes comme celles des retraites ou de l'assurance-chômage, le plein-emploi ou encore une croissance de l'économie qu'il anticipe plus dynamique, après un coup de frein en 2023.

"Le gouvernement s'est mis une contrainte budgétaire assez forte", constate Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyse et prévision de l'OFCE, interrogé par l' AFP . Car suspendues durant le Covid, les règles budgétaires européennes s'appliqueront à nouveau l'an prochain et la forte remontée des taux d'intérêt alourdit significativement la charge de la dette, qui pourrait devenir le premier poste de dépenses de l'État.

Déjà, l'exécutif occupe le terrain. Il a annoncé raboter une politique du logement jugée trop coûteuse et inefficace, geler 1% supplémentaire des crédits du budget 2023 et avoir demandé aux ministères de dégager 5% en 2024 notamment pour financer la transition énergétique.

Il souhaite aussi retirer des avantages fiscaux sur les énergies fossiles et évoque une réduction des aides à l'emploi ou l'instauration d'un reste à charge du compte personnel de formation (CPF).

Pour François Ecalle, président du site spécialisé Fipeco, les efforts nécessaires se chiffrent en "dizaines de milliards" plutôt qu'en milliards . Or, les marges de manœuvre restent limitées, analyse-t-il pour l' AFP . L'exécutif refuse d'augmenter des impôts et le pouvoir d'achat reste une préoccupation majeure face à l'inflation, tandis que ses prévisions de croissance sont jugées optimistes.

"Politiquement et socialement, cela sera très difficile"

"Sur le papier, on peut toujours trouver plein d'économies à faire", mais "politiquement et socialement, cela sera très difficile" , résume le spécialiste. Surtout après une douloureuse réforme des retraites et sans majorité absolue à l'Assemblée nationale.

La récente promesse d'une réduction d'impôts de 2 milliards d'euros pour les classes moyennes et la nouvelle revalorisation du traitement des fonctionnaires témoignent de la difficulté de serrer la vis.

"Il y a peu de variables d'ajustement si vous excluez de jouer sur la fiscalité", abonde Mathieu Plane. Selon lui, cela revient à choisir entre une forte, mais "très impopulaire" réduction des dépenses publiques, et "des ajustements à la marge qui ne permettront pas de tenir l'engagement budgétaire".

L'équation est d'autant plus compliquée que de nouveaux besoins d'investissements, colossaux, émergent avec la transition énergétique et que d'importantes dépenses sont déjà engagées pour la défense, la justice ou l'éducation. Pour l'économiste Catherine Lubochinsky, professeure à l'université Paris-Panthéon-Assas, plutôt que des "économies de bouts de chandelle", il faut réfléchir au rôle de l'État dans l'économie et mieux évaluer les politiques publiques.

"Quand ça marche, mettons plus d'argent. Quand ça ne marche pas, il faut économiser et réformer", a plaidé sur Radio J le premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici.

6 commentaires

  • 16 juin 13:34

    C'est simple, il faut du courage, du courage, du courage..


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