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Des tirs israéliens font cinq morts à Gaza, les doutes sur la trêve s'intensifient
information fournie par Reuters 20/11/2025 à 15:27

par Nidal al-Mughrabi et Dawoud Abu Alkas

Des frappes aériennes israéliennes ont tué jeudi cinq personnes et en ont blessé 18 autres à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, ont déclaré les autorités sanitaires locales, alors que le Hamas et Israël s'accusent mutuellement de violer la trêve de plus en plus fragile conclue il y a six semaines.

Une frappe a tué trois personnes, dont une petite fille, et en a blessé 15 autres, dans la ville de Bani Souheila, à l'est de Khan Younès, ont déclaré les médecins. Un homme a été tué et trois autres personnes blessées dans la ville voisine d'Abassan.

L'armée israélienne a confirmé les frappes mais a déclaré qu'elle n'avait pas connaissance de victimes.

Des responsables de l'hôpital Nasser ont déclaré qu'un cinquième Palestinien avait été tué par des tirs israéliens, également dans la ville d'Abassan.

Mercredi, Israël a déclaré avoir frappé des cibles dans l'enclave palestinienne après que des membres du Hamas ont tiré sur ses forces armées. Les médecins de Gaza ont déclaré qu'au moins 25 personnes avaient été tuées - le bilan le plus lourd depuis le 29 octobre.

Le Hamas a qualifié ces attaques d'escalade dangereuse et a exhorté les médiateurs arabes, ainsi que la Turquie et les États-Unis, qui ont négocié le cessez-le-feu, à intervenir.

Dans une déclaration faite plus tard dans la journée de jeudi, le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, a accusé Israël de modifier les marquages définissant les zones encore occupées par l'Etat hébreu, définies par l'accord de cessez-le-feu.

Des habitants ont partagé ce constat auprès de Reuters, notamment dans la banlieue de Chedjaïa, dans l'est de la ville de Gaza.

Ils ajoutent que les barricades jaunes marquant les zones encore sous le contrôle d'Israël avaient été déplacées de 100 mètres vers l'ouest. Israël n'a fait aucun commentaire sur le positionnement des marquages dans l'immédiat.

LES ATTAQUES SE POURSUIVENT MALGRÉ LA TRÊVE

Dans la banlieue de Zeitoun, à Gaza, au moins 10 personnes ont été tuées mercredi dans un bâtiment qui abritait des familles déplacées.

"Ils disent qu'il y a un cessez-le-feu, mais j'en doute. Jour après jour, ils disent qu'il y a un cessez-le-feu, c'est complètement faux", a déclaré jeudi Akram Iswair, un habitant de Zeitoun.

"Les missiles ont frappé les personnes déplacées, les pauvres citoyens. Que pouvons-nous faire, nous, nos femmes et nos familles ?" a-t-il déclaré à Reuters.

Malgré le cessez-le-feu conclu le 10 octobre, qui a certes atténué le conflit et accordé un répit aux Gazaouis, la violence n'a pas complètement cessé.

Les conditions de vie restent désastreuses et les inquiétudes sont croissantes sur une partition de facto du territoire, alors que le Hamas rétablit sans bruit son emprise sur les secteurs de l'enclave palestinienne dont Israël s'est retiré.

Depuis la trêve, 312 personnes ont été tuées par des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, selon les autorités gazaouies.

Israël affirme de son côté que trois de ses soldats ont été tués depuis le début du cessez-le-feu et assure prendre pour cible des combattants du Hamas.

(Reportage Nidal al-Mughrabi au Caire et Dawoud Abu Alkas à Gaza ; version française Etienne Breban ; édité par Blandine Hénault)

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