Le 80e congrès du Parti socialiste, qui doit désigner son nouveau Premier secrétaire, se tiendra à Nancy du 13 au 15 juin.

Boris Vallaud, à Montfort-en-Chalosse, le 6 avril 2025 ( AFP / GAIZKA IROZ )
Renationaliser les autoroutes, créer un pôle public de l'énergie, instaurer une loi sur le foncier agricole, mettre en place des Ehpad ou des crèches à but non lucratif... Boris Vallaud a plaidé "la démarchandisation" de la société, pour le congrès du PS, où il est en lice pour devenir premier secrétaire.
"Nous essayons de dégager ce qui pourrait être une idée forte de la pensée socialiste contemporaine", de "trouver quelques idées neuves", a expliqué lundi matin lors d'une conférence de presse le chef des députés socialistes, qui donne la priorité à "la doctrine, là où d'autres ne parleront que stratégie", dans une pique à ses concurrents Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol.
"Il n'y a aujourd'hui rien qui échappe à cette marchandisation. Tout est bon à vendre, tout est prétexte à profits: La naissance, la vieillesse, la maladie jusqu'à la mort", déplore Boris Vallaud, citant aussi, "nos biens communs", comme l'eau, la terre, et les services publics "livrés à la propriété privée" comme "la santé, l'Éducation, l'enseignement supérieur, la culture, le sport".
"On cherche à réfléchir sur ce qui pourrait être soustrait au marché en formulant des hypothèses assez précises" , a-t-il expliqué, évoquant par exemple "des expériences très abouties en France de socialisation des crèches et des Ehpad".
Dans les Landes, "il n'y a pas d'Ehpad à but lucratif et un taux d'encadrement infiniment supérieur à celui d'Orpea (désormais groupe Emeis), pour un prix de journée largement inférieur à ce qui est pratiqué dans le secteur privé", a-t-il détaillé.
Il évoque aussi "une réflexion sur ce qui pourrait être une Sécurité sociale de la mort, puisque même devant la mort, nous ne sommes pas égaux", a-t-il ajouté.
"Nouveau rapport au service public"
Il plaide également "pour une politique publique de l'eau", avec l'exemple des collectivités locales qui ont fait baissé le prix de l'eau quand elles ont remunicipalisé le service, pour "un pôle public de l'énergie", ou encore pour la "renationalisation des autoroutes", dont les concessions vont arriver à terme.
Il veut aussi "travailler sur une loi sur le foncier agricole" pour "éviter l'accaparement des terres par des sociétés d'exploitation", et défend un "nouvel esprit d'entreprise fondée sur la codétermination, le non-lucratif, et l'économie sociale et solidaire". M. Vallaud assure qu'il ne s'agit "pas d'une série de nationalisations techniques", ni "d'une étatisation", mais d'une réflexion sur "un nouveau rapport au service public, un nouveau rapport au bien commun, un nouveau rapport à l'entreprise et au travail".
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