
Le maire RN de Fréjus David Rachline, le 28 avril 2022 dans sa ville ( AFP / Valery HACHE )
Le maire de Fréjus David Rachline, dont l'étoile au Rassemblement national a pâli depuis des accusations de corruption, comparaît mardi pour prise illégale d'intérêt devant le tribunal correctionnel de Draguignan (Var).
M. Rachline, qui s'est à plusieurs reprises déclaré "serein" dans cette affaire, n'a fait aucune déclaration en arrivant au tribunal. A la barre, il a répété avoir agi uniquement dans l'intérêt de Fréjus, et non par intérêt personnel.
L'affaire concerne les conditions de sa nomination à la tête de deux sociétés d'économie mixte, Fréjus Aménagement et Gestion du port de Fréjus, des postes qui lui ont permis de toucher une rémunération supplémentaire d'environ 1.000 euros par mois.
Il est soupçonné d'avoir influé sur les délibérations du conseil municipal où ses nominations ont été validées, en 2017 puis en 2020, en restant présent lors des votes et en proposant qu'ils se fassent à main levée. Une simple erreur, fait valoir la défense.
En 2021, une information judiciaire avait été ouverte sur la rémunération de M. Rachline à la suite d'un rapport de la haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Cette procédure avait abouti à un non-lieu deux ans plus tard, avant qu'une nouvelle enquête soit ouverte sur les conditions de nomination du maire.
Mais la défense a déposé une requête en nullité estimant que la seconde enquête portait également sur la rémunération du maire, un sujet déjà traité dans l'information judiciaire précédente.
Agé de 37 ans, David Rachline a gravi à grande vitesse les échelons du parti d'extrême droite. Conseiller municipal de Fréjus à 20 ans, maire et sénateur à 26 ans, il a dirigé le Front national de la jeunesse et la campagne de Marine Le Pen pour la présidentielle de 2017.
En 2022, il a été propulsé deuxième vice-président du parti d'extrême droite, qui avait érigé Fréjus, cité balnéaire de 57.000 habitants, en vitrine du projet lepéniste, y organisant souvent ses rentrées politiques.
Mais fin 2023, la journaliste Camille Vigogne Le Coat a sévèrement mis en cause cette gestion dans son livre "Les Rapaces" (éditions Les Arènes), évoquant des enveloppes d'argent liquide sur fond de marchés truqués et d'arrangements avec un puissant entrepreneur local de BTP.
De "pures inventions", assure M. Rachline. La justice a ouvert une enquête sur cet autre dossier et des perquisitions ont été menées notamment à la mairie en mars.
3 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer