Les autorités du Kazakhstan ont indiqué qu'un examen "balistique et explosif" est toujours en cours pour faire la lumière sur le crash du vol 8243 entre Bakou et Grozny, le 25 décembre dernier. Pendant ce temps-là, l'Azerbaïdjan, par la voix de son président, accuse Moscou de "dissimulation".

(illustration) ( AFP / ISSA TAZHENBAYEV )
Les conclusions se font encore attendre. Près d'un mois après le crash du vol d'Azerbaijan Airlines près d'Aktaou (Kazakhstan), les autorités kazakhs ont annoncé vendredi 24 janvier que la publication des résultats préliminaires de l'enquête est repoussée, face à des "difficultés" dans l'enquête.
Le Kazakhstan, première puissance économique d'Asie centrale, est l'un des plus proches alliés de la Russie mais entretient également de bonnes relations avec Bakou et les Occidentaux. "Il y a des difficultés, mais nous espérons publier le résultat la semaine prochaine", a déclar en conférence de presse le vice-Premier ministre Kanat Bozoumbaïev. D'après lui, les boîtes noires ont été déchiffrées mais l'enquête doit encore notamment vérifier si les voix enregistrées sont bien celles des pilotes. "Un examen balistique et explosif est en cours", a rappelé le responsable, assurant que le Kazakhstan n'avait "rien à cacher" et travaillait en "contact étroit" avec Moscou et Bakou.
Selon le délai fixé par l'Organisation de l'aviation civile internationale, les résultats auraient dû être publiés vendredi, soit 30 jours après le crash près d'Aktaou du vol 8243 le 25 décembre, ayant tué 38 des 67 personnes à bord. L'avion effectuait une liaison entre Bakou, la capitale de l'Azerbaïdjan, et Grozny, dans le Caucase russe, mais s'est écrasé de l'autre côté de la mer Caspienne, loin de sa destination initiale.
Flou russe
Le dirigeant azerbaïdjanais Ilham Aliev, pourtant proche de Moscou, a accusé la Russie de "dissimulation" et assuré que l'avion avait été abattu, par erreur, par un tir de la défense anti-aérienne russe. Il a également appelé la Russie à reconnaître les faits, ce que Moscou n'a toujours pas fait. Le président russe Vladimir Poutine s'est limité à de vagues excuses et à admettre des tirs de défense antiaérienne le jour du crash, mais sans dire que ceux-ci avaient entraîné la catastrophe.
Plusieurs experts aériens et militaires avaient évoqué la possibilité d'une frappe par un système antiaérien, les images montrant des trous caractéristiques sur le fuselage de l'avion et rappelant le crash du vol MH17. Ce vol de Malaysia Airlines, parti d'Amsterdam, avait été abattu en juillet 2014 par un missile antiaérien BUK russe au-dessus du territoire ukrainien sous contrôle des rebelles séparatistes pro-russes, faisant 298 morts. La Russie a toujours nié cette version des faits, même si les enquêteurs avaient établi que le système de missiles BUK avait été transféré aux séparatistes russes en Ukraine.
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