(Actualisé avec accord de principe)
Les négociations sur le climat de la COP30 au Brésil ont débouché sur un accord de principe, ont rapporté samedi à Reuters des sources, les différentes délégations étant parvenues à résoudre un différend de deux semaines sur l'équilibre à trouver entre les mesures visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et le financement de la lutte contre le changement climatique.
Le sommet climatique de l'Onu, qui se tient à Belém, en Amazonie, devait s'achever vendredi soir, mais les discussions ont été prolongées jusque tard dans la nuit pour sortir de l'impasse.
Selon des sources, le texte final de l'accord n'a pas encore été publié et on ignore pour le moment les détails du compromis trouvé.
L'Union européenne a accepté de ne pas être un obstacle à un éventuel accord, ont indiqué samedi à Reuters deux sources proches du dossier. La présidence brésilienne a programmé une séance plénière de clôture de la conférence à 11 h, heure locale (14h GMT). Il faudra un consensus pour dégager à un accord.
Le Brésil a présenté ce sommet comme un moment décisif pour la coopération climatique dans le monde, exhortant les pays à surmonter leurs divergences sur des dossiers comme la sortie des énergies fossiles et à faire passer le message qu'une action mondiale concertée est la meilleure voie à suivre.
"Ce programme ne peut pas être un sujet de division", a déclaré le président de la COP30, André Corrêa do Lago, aux délégués lors d'une séance plénière publique avant de les libérer pour de nouvelles négociations.
"Nous devons parvenir à un accord entre nous", a-t-il ajouté.
Plusieurs pays émergents souhaitent que l'Union européenne s'engage à fournir davantage de financements pour aider les nations les plus pauvres à faire face au changement climatique.
"On ne peut pas se contenter d'une seule voie. S'il existe une voie pour les combustibles fossiles, il doit également exister une voie pour le financement climatique", a déclaré un négociateur d'un pays en développement, qui a requis l'anonymat.
Les divergences concernant les énergies fossiles, la réduction plus rapide des émissions de CO2 et le financement ont mis en évidence la difficulté de parvenir à un consensus, un test de la détermination du monde à éviter les pires conséquences du réchauffement climatique.
Un projet d'accord, publié par le Brésil vendredi avant l'aube, ne faisait aucune mention des énergies fossiles, abandonnant ainsi toute une série de possibilités sur le sujet qui figuraient dans une version précédente.
Des dizaines de pays, dont d'importants pays producteurs de pétrole et de gaz, s'étaient opposés à ces possibilités.
Auparavant, quelque 80 Etats exigeaient jsuqu'ici que la COP30 propose un plan de transition énergétique visant à abandonner les énergies fossiles. Mais vendredi soir, nombre de ces Etats ont indiqué, lors de discussions à huis clos, qu'ils accepteraient un accord sans ce volet, ont déclaré les négociateurs.
ENGAGEMENT SUR LES ÉNERGIES FOSSILES
La combustion des énergies fossiles émet des gaz à effet de serre qui sont de loin les principaux responsables du réchauffement climatique.
L'UE, forte de ses 27 membres, avait jugé vendredi le texte insuffisant.
"Nous n'accepterons cela en aucun cas", avait déclaré le commissaire européenne au climat, Wopke Hoekstra, cité dans un communiqué.
Mais samedi, deux sources ont rapporté à Reuters que l'Union européenne était prête à accepter un accord sur l'issue des négociations au Brésil.
"Ce plan manque d'ambition et d'équilibre, mais nous ne nous y opposerons pas", a déclaré un négociateur de l'UE, selon les sources.
"Car il permettra de dégager des fonds indispensables à l'adaptation des populations les plus pauvres et les plus vulnérables", a-t-il ajouté.
Une partie du projet d'accord final proposé, consulté samedi par Reuters, prévoit des efforts mondiaux pour tripler les financements disponibles pour aider les pays en développement à s'adapter au changement climatique d'ici 2035.
Le projet laisse également entrevoir la possibilité de s'entendre sur un "accélérateur mondial de mise en œuvre" volontaire, dans lequel les pays pourraient discuter de la manière de faire avancer leurs initiatives de réduction des émissions.
Par ailleurs, le Brésil compte présenter un texte parallèle sur les énergies fossiles en dehors de l'accord de la COP30, ont rapporté à Reuters d'autres sources.
Elles n'ont pas précisé si le Brésil publierait lui-même cette déclaration sur les énergies fossiles ou si d'autres pays avaient apporté leur soutien au texte.
(Reportage William James, avec la contribution de Lisandra Paraguassu et Kate Abnett, version française Claude Chendjou)

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