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COP28 : comment se positionnent les Émirats arabes unis sur le climat ?
information fournie par Boursorama avec Media Services 24/11/2023 à 08:27

La COP28 se tient du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï. Ce sera la 28e édition du grand rendez-vous international sur le climat, qui se tient normalement chaque année sous l'égide de l'ONU. Les Émirats arabes unis sont à la fois une puissance pétrogazière et hôte de la rencontre.

Le président de la COP28, Sultan Al Jaber, à New York le 19 septembre 2023. ( AFP / ZAK BENNETT )

Le président de la COP28, Sultan Al Jaber, à New York le 19 septembre 2023. ( AFP / ZAK BENNETT )

Comme le Qatar en 2012, le pays hôte de la conférence annuelle de l'ONU sur le climat cette année dépend encore beaucoup des hydrocarbures pour sa prospérité. Avec seulement neuf millions d'habitants, les Émirats arabes unis ont émis 237 millions de tonnes de CO2 en 2021 , contre 307 millions pour la France et ses 64 millions d'habitants, selon le Global Carbon Atlas. Et ce, sans compter le méthane et les autres gaz à effet de serre. Cela revient à 25 tonnes de CO2 par habitant , moins que le record du Qatar (40 tonnes) mais nettement plus que l'Arabie saoudite (18 tonnes).

Ces volumes n'incluent pas le pétrole et le gaz exportés par le pays. Ils reflètent le CO2 émis directement par ses habitants et entreprises, attestant d'une économie et d'un mode de vie encore essentiellement fondés sur la combustion du pétrole et du gaz. Les activités à forte consommation d'énergie y sont florissantes : des gratte-ciel étincelants jaillissent du désert et l'air conditionné est omniprésent dans la chaleur torride. Aux Émirats, l'électricité est quasi complètement d'origine gazière (82,5% en 2022). Le solaire n'en fournit que 5%, et le nucléaire, en plein essor, 13%, selon le cabinet d'experts Ember.

Plan climat

Le pays a publié en juillet un nouveau plan climatique, rejoignant l'objectif commun à de nombreux pays de tripler la production d'énergies renouvelables d'ici 2030. Il vient de lancer son premier parc éolien, et a inauguré deux semaines avant la COP28 la centrale solaire Al Dhafra, l'une des plus grandes au monde. Les Émirats ont aussi dévoilé des plans de réduction des émissions dans tous les secteurs, de l'industrie aux transports. Ils mettent notamment l'accent sur les voitures électriques. Mais leur stratégie globale a été jugé en juillet "insuffisante", voire "hautement insuffisante", par le Climate Action Tracker (CAT). Ces experts analysent les plans nationaux et les comparent à la trajectoire que chaque pays devrait emprunter dans le cadre de l'effort collectif pour limiter le réchauffement mondial à 1,5°C par rapport à la période pré-industrielle.

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Selon le CAT, les émissions des Émirats devraient continuer à augmenter d'ici 2030, le gaz gardant une place importante jusqu'en 2050, et l'objectif de zéro émissions nettes en 2050 reste trop vague. Les Émiratis mettent toutefois en avant la diversification anticipée depuis des décennies de leur économie. En effet, si l'industrie pétrogazière reste dominante, elle ne représente plus que 30% environ du PIB , contre 42% chez le voisin saoudien.

Accusé de double jeu

Les Émirats sont le 7e producteur mondial de pétrole, devant l'Iran et le Koweït, via la compagnie nationale Abu Dhabi National Oil Company (Adnoc). Adnoc prévoit 150 milliards de dollars (près de 138 millions d'euros) d'investissements jusqu'en 2027 pour accroître sa capacité de production. En octobre, elle a annoncé un nouveau projet gazier offshore (champs de Hail et Ghasha). Comme la compagnie d'énergies renouvelables Masdar, elle est dirigée par Sultan Al Jaber, désigné par le gouvernement émirati pour présider la COP28 , ce qui nourrit les accusations de double jeu du pays. Sultan Al Jaber argue que son pétrole est moins cher et moins carboné - en raison d'une extraction plus simple - que celui d'autres régions du monde, et qu'Adnoc ne fait pour l'instant qu'augmenter la capacité d'extraction, non la production elle-même, afin de se préparer à répondre à la demande future. Il martèle que les combustibles fossiles ne pourront être abandonnés que lorsque suffisamment d'énergies renouvelables pourront les remplacer.

Parallèlement, le pays soutient le captage et le stockage de carbone (CSC). Des techniques encore loin de pouvoir stocker les milliards de tonnes de CO2 nécessaires. "En mettant l'accent sur les combustibles fossiles 'sans émissions' et les techniques de CSC, les Émirats arabes unis cherchent manifestement à détourner l'attention de la sortie progressive des combustibles fossiles" , estime Mia Moisio, du NewClimate Institute. Selon l'ONG Global Witness, les émissions totales d'Adnoc - incluant celles générées par la combustion des hydrocarbures exportés - augmenteront d'ici 2030, pour atteindre 684 millions de tonnes de CO2. Le triple des émissions territoriales actuelles des Émirats.

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