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Climat : en 2023, le mois de septembre le plus chaud jamais enregistré, "cela dépasse l'entendement"
information fournie par Boursorama avec Media Services 05/10/2023 à 11:19

"Septembre 2023 a été le mois de septembre le plus chaud jamais enregistré au niveau mondial", et 2023 est désormais l'année la plus chaude jamais mesurée sur les neuf premiers mois. "Nous n'avons jamais rien vu de tel", commente le directeur de l'observatoire Copernicus, Carlo Buontempo.

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Cette année, septembre a battu le précédent record de 2020, avec une marge "extraordinaire", et poursuivi une série de records mensuels mondiaux entamée en juin, a annoncé le service sur le changement climatique (C3S) de l'observatoire européen Copernicus, jeudi 4 octobre. Avec une température moyenne de 16,38°C à la surface du globe, le mois écoulé est une "anomalie sans précédent" , dépassant d'un surprenant 0,5°C le record de septembre 2020. Septembre 2023 est "1,75°C plus chaud que la moyenne d'un mois de septembre sur la période 1850-1900", avant l'effet sur le climat des émissions de gaz à effet de serre de l'humanité.

Les températures mondiales continuent d'écraser les records. Après un été inédit et un mois de septembre plus surprenant encore, 2023 est désormais l'année la plus chaude jamais mesurée sur les neuf premiers mois, s'approchant d'une anomalie de 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle. De janvier à septembre, "la température moyenne mondiale est 1,40°C au-dessus de la moyenne pré-industrielle". Et cette moyenne, déjà plus élevée de 0,05°C que pour l'année record de 2016, pourrait encore augmenter sur les trois derniers mois de l'année, compte tenu de la montée en puissance d'El Niño. Ce phénomène météorologique cyclique au-dessus du Pacifique, synonyme de réchauffement supplémentaire, culmine en général autour de la période de Noël.

"Nous sommes entrés dans un nouveau monde"

Pour le directeur de l'observatoire Copernicus Carlo Buontempo, interrogé par l' AFP , le réchauffement climatique entraîne la planète dans un "nouveau monde". "Nous venons de vivre le mois de septembre le plus incroyable du point de vue climatique. Cela dépasse l'entendement : non seulement septembre a été le plus chaud jamais enregistré au niveau mondial, mais l'écart est de quasiment un degré au-dessus de la moyenne (sur la période 1991-2020) et d'un demi-degré au-dessus du précédent record de 2020. Nous sommes entrés dans un nouveau monde", commente-t-il.

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"Si l'on observe la trajectoire depuis le début de l'année, les choses sont devenues anormales dès le printemps. Juillet est devenu le mois le plus chaud de notre histoire, juin, août et maintenant septembre ont été les plus chauds jamais enregistrés pour leur saison. C'est vraiment inhabituel, tout comme la perte massive de banquise en Antarctique. Nous n'avons jamais rien vu de tel, pas seulement dans mon expérience professionnelle ou de notre vivant, mais, selon toute vraisemblance, dans toute l'histoire de l'humanité sur cette planète", sur le climat des 120.000 dernières années selon Copernicus.

Barre symbolique des +1,5 degré

Selon Carlo Buontempo, "il est extrêmement probable que 2023 devienne la plus chaude jamais mesurée. Le dire à trois mois de l'échéance montre à quel point les anomalies sont importantes. Il n'est pas acquis que 2023 atteindra 1,5°C. Mais nous en sommes assez proches. Si ce n'est pas cette année, ce sera peut-être la prochaine. Comme l'a indiqué l'Organisation météorologique mondiale, il est très probable qu'au cours des cinq prochaines années le monde atteigne +1,5°C sur une année entière."

Atteindre cette barre symbolique ne signifierait pas pour autant que la limite la plus ambitieuse de l'accord de Paris ait été atteinte, car ce dernier se réfère à l'évolution du climat sur des périodes longues, des décennies et non des années simples. Le Giec, rassemblant les experts climat mandatés par les Nations unies, prévoit que ce seuil de 1,5°C sera atteint dès les années 2030-2035 . L'Organisation météorologique mondiale a estimé au printemps que la barre serait franchie pour la première fois sur une année entière seulement au cours des cinq prochaines années.

El Niño, mais pas seulement

Comment expliquer ces records ? "Dans une large mesure, c'est le changement climatique anthropique (dû à la présence des humains, ndlr ) qui est à l'origine, explique l'expert. Le phénomène El Niño joue certainement un rôle en augmentant la température du Pacifique et d'autres phénomènes naturels peuvent également exacerber le réchauffement. Mais il ne fait aucun doute que le changement climatique a rendu la situation bien pire.

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El Niño atteint généralement son apogée aux alentours de Noël. La température du Pacifique augmentera donc probablement au cours des prochains mois. Ce qui pourrait entraîner un réchauffement supplémentaire de la planète, mais pas seulement à cause d'El Niño. L'Atlantique a été incroyablement chaud, avec des canicules marines en juin et juillet, et encore aujourd'hui il est anormalement chaud. La perte importante de banquise dans l'Antarctique peut également contribuer."

La rapidité du phénomène surprend les experts

La situation surprend-elle les scientifiques ? "Les projections climatiques ont rempli leur rôle de nous informer. En ce sens, ce que nous voyons n'est pas inattendu, répond le directeur de Copernicus. Mais la rapidité de certains changements et les anomalies observées cette année ont surpris de nombreux scientifiques . Voir des écarts aux normales d'une telle ampleur sur un mois n'est pas courant. Mais ce qui était prévu il y a vingt ans pour les années 2020 correspond en grande partie à ce que nous voyons aujourd'hui.

Nous nous dirigeons vers un climat complètement différent. Le changement climatique n'est pas quelque chose qui se produira dans dix ans. Mais il est important de souligner que nous ne sommes pas dans le brouillard : l'information est largement disponible et, comme société, nous devons améliorer notre façon collective de comprendre et d'utiliser les connaissances existantes", conclut Carlo Buontempo.

3 commentaires

  • 05 octobre 12:54

    Pendant ce temps, nos bons écolos refusent que le nucléaire remplace les énergies carbonées, pour le plus grande bonheur des régimes autoritaires qui contrôlent le marché des hydrocarbures.


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