Les exportations chinoises d'aimants en terres rares ont continué de s'effondrer en mai, selon des données publiées vendredi par les douanes chinoises, reflet des restrictions imposées par Pékin en pleine guerre commerciale.

( AFP / STRINGER )
La Chine est le premier producteur mondial de terres rares, qui permettent notamment de fabriquer des aimants essentiels à l'industrie automobile, l'électronique ou encore l'armement.
Mais l'Etat-parti chinois a imposé début avril une licence pour l'exportation de ces matériaux stratégiques, une décision perçue comme une mesure de rétorsion face aux droits de douane américains.
Les industriels, notamment du secteur automobile, ont depuis dénoncé des autorisations d'exportations délivrées au compte-gouttes.
En mai, le montant des exportations d'aimants en terres rares depuis la Chine s'est effondré de 70% par rapport à l'an dernier, après un premier ralentissement en avril, selon les données publiées vendredi par les douanes chinoises.
Passé sous la barre des 60 millions de dollars, il atteint son niveau le plus bas depuis 2015, hors période de pandémie, selon des calculs de l'agence Bloomberg.
Après des négociations au début du mois à Londres entre Washington et Pékin, la Chine avait annoncé avoir délivré un "certain nombre" de licences d'exportation de terres rares.
"Les terres rares nécessaires seront fournies", avait également écrit le président Donald Trump sur son réseau Truth Social.
Pékin a également proposé au début du mois d'instaurer un "canal vert" pour faciliter les exportations de terres rares vers l'Union européenne.
En mai, les exportations chinoises d'aimants en terres rares vers les pays membres de l'UE ont chuté de 81% par rapport à l'an passé, selon les données des douanes chinoises.
Autre effet de la guerre commerciale, les exportations chinoises de petits colis vers les Etats-Unis ont dégringolé de moitié en mai par rapport au mois précédent, selon les mêmes statistiques.
Washington a mis fin début mai à l'exemption dont bénéficiaient jusqu'alors les colis de faible valeur expédiés depuis la Chine et Hong Kong.
Cette mesure a porté un coup sévère aux plateformes expédiant des produits à bas coûts depuis la Chine, tels que Shein et Temu.
Cette baisse a toutefois été compensée par une augmentation du total des exportations de petits colis vers le reste du monde, grimpant au total de 40% en mai par rapport à l'an dernier, avec des hausses particulièrement marquées vers Singapour, la Russie, l'Europe ou encore l'Australie.
Outre les Etats-Unis, de nombreux pays tentent de limiter l'essor des plateformes envoyant des produits bon marché fabriqués en Chine.
Au début du mois, la France a adopté une proposition de loi pour freiner l'essor de la "fast fashion", interdisant par exemple la publicité et prévoyant une taxe supplémentaire sur les petits colis.
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