Chômage des jeunes, crise de l'immobilier, fiscalité... De nombreux facteurs grippent les moteurs de la croissance chinoise.
( AFP / STR )
À rebours du reste d'une bonne partie de la planète, la Chine ne connaît pas de crise inflationniste. Plus encore, elle navigue juste au-dessus de la déflation, évitant de justesse en septembre l'entrée dans une nouvelle période de baisse des prix à la consommation. Mais les inquiétudes vis-à-vis de la croissance se renforcent.
L'indice des prix à la consommation (CPI), principale jauge de l'inflation, s'est inscrit le mois dernier à 0,0% sur un an , a rapporté vendredi le Bureau national des statistiques (BNS). En juillet, la Chine avait basculé en déflation pour la première fois depuis 2021, avec un recul des prix de -0,3% sur un an. En août, l'inflation était remontée à +0,1%. Des analystes sondés par l'agence Bloomberg anticipaient pour septembre un rebond des prix (+0,2%).
La déflation est l'opposé de l'inflation, c'est-à-dire la baisse des prix des biens et services, synonyme d'économie qui tourne au ralenti. La Chine avait connu fin 2020-début 2021 une courte période de déflation, en raison alors de l'effondrement des prix du porc, la viande la plus consommée dans le pays. La précédente remonte à 2009.
Moteurs de croissance grippés
Nombre d'analystes n'écartent pas une rechute ces prochains mois. Les principaux moteurs de croissance de la Chine sont grippés et le chômage des jeunes a atteint un niveau record à plus de 20% en juin -un indicateur que le gouvernement ne souhaite désormais plus publier.
La crise de l'immobilier, un secteur qui a longtemps représenté le quart du PIB du pays, et son lot de promoteurs à la situation financière précaire est un important frein à la reprise.
Cette inflation à zéro en septembre "indique que la pression déflationniste en Chine reste un risque réel pour l'économie", prévient l'analyste Zhiwei Zhang, de Pinpoint Asset Management. "La reprise de la demande intérieure n'est pas forte car il n'y a pas eu de coup de pouce significatif en matière fiscale" et la crise dans l'immobilier "continue de peser sur la demande des ménages", souligne-t-il.
Logiquement, l'indice des prix à la production s'est de nouveau contracté en septembre (-2,5%) pour le douzième mois consécutif, a indiqué vendredi le BNS. Cet indice qui mesure le coût des marchandises sorties d'usines donne un aperçu de la santé de l'économie. Des prix à la production dans le rouge sont synonymes de marges réduites pour les entreprises. Les analystes sondés par Bloomberg avaient globalement anticipé (-2,4%) ce repli, après un recul de 3% de l'indice en août.
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