
La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen le 21 mai 2025 à Bruxelles. ( AFP / NICOLAS TUCAT )
La Commission européenne a annoncé lundi l'ouverture d'une enquête approfondie sur le rachat du chimiste allemand Covestro par la compagnie nationale pétrolière émiratie Adnoc, soupçonnant que des aides d'Etat entravent la libre concurrence sur le marché de l'UE.
L'exécutif européen s'était vu notifier en mai cette méga offre de rachat lancée à l'automne dernier, permettant au groupe émirati de s'emparer de technologies cruciales pour l'avenir de la chimie.
Selon les termes de l'accord présenté en octobre, Adnoc (Abu Dhabi National Oil Company) acceptait de débourser 62 euros par action Covestro, ce qui valorisait le groupe à près de 12 milliards d'euros, auxquels s'ajoutent près de trois milliards d'euros de dette et provisions.
Au terme d'investigations préliminaires, Bruxelles dit "craindre que des subventions étrangères (des Emirats arabes unis, NDLR) aient permis à Adnoc d'acquérir Covestro à une valorisation et des conditions financières (...), que des investisseurs non subventionnés n'auraient pas pu égaler".
Une autre préoccupation est que "l'opération puisse permettre à Adnoc d'adopter des stratégies d'investissement susceptibles d'avoir un impact sur la concurrence sur le marché intérieur", ajoute l'exécutif européen dans un communiqué.
La Commission, qui veille au respect de la libre concurrence sur le territoire des Vingt-Sept, dit se fixer jusqu'au 2 décembre prochain pour prendre une décision sur cette fusion.
C'est la première fois qu'une entreprise du Moyen-Orient rachète une société cotée au Dax, principal indice de la Bourse de Francfort.
Covestro (ex-Bayer MaterialScience), dont le siège est à Leverkusen, est un des fleurons de l'industrie chimique outre-Rhin, expert dans des domaines tels que le recyclage chimique et la réutilisation du CO2. Ce secteur traverse une crise liée notamment au renchérissement des coûts de l'énergie depuis l'invasion russe de l'Ukraine en 2022.
Adnoc compte à terme détenir 100% de l'entreprise allemande. En décembre, les deux partenaires avaient annoncé que le groupe émirati détenait déjà plus de 91% des actions.
Ils avaient précisé à l'époque qu'ils prévoyaient de finaliser l'opération de rachat "au second semestre 2025", après le feu vert des différentes autorités de régulation.
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