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Casino : publication de résultats, accord attendu sur la restructuration financière... une nouvelle journée cruciale jeudi pour le distributeur
information fournie par Boursorama avec Media Services 25/07/2023 à 10:49

( AFP / DENIS CHARLET )

( AFP / DENIS CHARLET )

Mi-juillet, Casino a prévenu que son chiffre d'affaires pour le deuxième trimestre 2023 ressortirait en forte baisse, alors que l'inflation gonfle mécaniquement les ventes des supermarchés.

Que réserve l'avenir à Casino ? Une nouvelle journée cruciale attend le distributeur jeudi 27 juillet, dès l'aube, entre publication de résultats a priori très mauvais et accord attendu sur la restructuration financière. La journée devrait, sauf surprise, confirmer que les milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière seront bientôt aux manettes.

Accord espéré

Le 18 juillet, le groupe aux 200.000 salariés dont un quart en France avait annoncé donner son feu vert à l'offre de recapitalisation et de restructuration de sa dette présentée par les deux milliardaires, adossés au fonds britannique Attestor. Cette offre prévoit notamment l'apport de 1,2 milliard d'euros d'argent frais ainsi qu'une forte restructuration de la dette - toutefois un peu moindre qu'attendu au départ - pour convaincre les créanciers. Ceux-ci doivent donner leur aval à la proposition, qui intervient alors que Casino est en procédure amiable dite de conciliation. Les différentes sources interrogées par l'AFP se disent confiantes quant à l'issue, l'une d'elles estimant que l'offre de Daniel Kretinsky et ses alliés est pour les créanciers "la moindre mauvaise des solutions".

Si un accord de principe est bel et bien entériné, Casino prévoit ensuite de soumettre le plan à l'approbation de ses actionnaires actuels - qui en ressortiront très massivement dilués, à commencer par l'actuel PDG Jean-Charles Naouri - "au plus tard" le 30 septembre, pour une restructuration de sa dette attendue d'ici la fin de l'année.

Activité commerciale en souffrance

L'objectif est d'aller vite, car pendant ce temps, l'activité commerciale du groupe vieux de 125 ans est en grande souffrance. Le 12 juillet, Casino a prévenu que son chiffre d'affaires pour le deuxième trimestre 2023 ressortirait en forte baisse (-8,9% par rapport au chiffre publié un an plus tôt, -6,6% à périmètre de magasins comparable), alors que l'inflation, à deux chiffres sur cette période, gonfle mécaniquement les ventes des supermarchés.

Ce sont surtout les hyper et supermarchés qui apparaissent en forte baisse, avec des reculs des ventes de 17,1% et 13,9% respectivement. Le groupe met cette chute sur le compte, notamment, "des baisses de prix" décidées après une année 2022 où Casino avait gardé un positionnement de prix plus élevé que la concurrence. Ce, alors que les clients, en période d'inflation, sont d'autant plus attentifs à leur ticket de caisse. En conséquence, Casino a dit le 12 juillet "anticiper désormais un Ebitda France après loyer payés inférieur à 300 millions d'euros sur l'année 2023", soit 31% de moins que ce qu'il prévoyait encore deux semaines plus tôt, dans un "plan d'affaires" présenté le 26 juin.

Inquiétude et vigilance sur l'emploi

Quelles conséquences sociales ? "Je me suis engagé pour les hypers et les supers et à préserver le périmètre maximal possible", a assuré Daniel Kretinsky le 16 juillet dans un entretien aux Echos. Selon le premier syndicat du groupe, Force ouvrière, il prévoit de "passer un grand nombre de magasins en franchise", modèle dans lequel la majorité des coûts relèvent du gérant. Cet aspect du plan n'est "pas satisfaisant" et devra "être accompagné socialement", a averti l'organisation, qui a rencontré à trois reprises les équipes de Daniel Kretinsky.

La situation de Casino "augure de nouvelles transformations dont les salariés pourraient être une nouvelle fois la variable d'ajustement", a aussi regretté la CFDT Services, pour qui le passage de magasins en franchise serait autant de "restructurations qui ne disent pas leur nom". Elle espère "une réelle implication des pouvoirs publics". Devant l'Assemblée nationale, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait déclaré le 11 juillet que l'Etat serait vigilant sur "l'avenir des 50.000 salariés du groupe" en France et sur le maintien du siège historique du groupe à Saint-Etienne. Les salariés "n'ont pas à payer pour les erreurs qui ont pu être commises par la direction", avait-il dit.

Les candidats à la reprise de Casino ont indiqué vouloir maintenir le siège à Saint-Etienne et en faire "le centre d'innovation" du groupe. Ils prévoient en revanche de céder les activités du groupe en Amérique latine.

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