Le président des Républicains, Éric Ciotti n'a pas précisé si son parti allait voter une éventuelle motion de censure, ou même en déposer une, mais il "abordera le budget à l'automne de manière très différente".

Éric Ciotti à Paris, le 19 décembre 2023. ( AFP / LUDOVIC MARIN )
Les Républicains refuseront de se soumettre à l'usage du 49.3 "sans réaction" dans l'examen des textes budgétaires du gouvernement, a prévenu Éric Ciotti, qui a demandé à Gabriel Attal la "restauration de l'ordre dans la rue et dans les comptes publics", lors de leur entretien jeudi 18 janvier à Matignon.
"On a exprimé très clairement nos exigences sur certains points majeurs notamment la restauration de l'ordre dans la rue et dans les comptes publics", a rapporté à l'AFP le président des Républicains à l'issue d'un échange d'une heure qu'il a qualifié de "direct".
"J'ai personnellement souligné qu'on aborderait le budget à l'automne de manière très différente. Il n'est plus question de se soumettre au couperet du 49.3 sans réaction ", a-t-il ajouté, sans préciser si cela voulait dire déposer ou voter une motion de censure. "Tout est sur table", a-t-il dit. Privée de majorité absolue, l'ex Première ministre Élisabeth Borne a fait systématiquement usage de l'article 49.3 de la Constitution, qui permet l'adoption d'un texte sans vote, sur les lois budgétaires.
Les "méthodes agressives" d'Emmanuel Macron
Le patron de LR a indiqué avoir tenu un "discours de fermeté" à Gabriel Attal, en "contre-partie des méthodes un peu agressives du président" à l'endroit de la droite avec le "débauchage" de l'ex ministre sarkozyste Rachida Dati, devenue ministre de la Culture.
Il a exprimé "l'inquiétude" de LR "sur le risque du double langage du gouvernement" sur le texte immigration , à propos duquel le Conseil constitutionnel doit se prononcer le 25 janvier, et "exigé le respect de l'engagement" d'Élisabeth Borne sur l'Aide médicale d'État (AME) pour les étrangers sans papiers. La droite au Sénat avait voulu la réduire à une Aide médicale d'urgence.
Le patron de LR a demandé au Premier ministre "reprendre en main la baisse des dépenses et des prélèvements obligatoires". La dette publique en France explose et dépasse pour la première fois les 3.000 milliards d'euros en 2023 (plus de 111% du PIB), et les déficits se creusent (plus de 9% du PIB en 2020, 4,9% attendus cette année), loin des clous européens.
Éric Ciotti a aussi réclamé "une réponse pénale et carcérale plus efficace", souligné "la gravité de la crise du logement" et réclamé "un véritable programme de la vie quotidienne".
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