Le nouveau ministre du Budget a confirmé le scénario pessimiste entrevu par Bercy, en raison de la hausse des dépenses des collectivités et de recettes en retrait.

Laurent Saint-Martin, ministre du Budget, le 22 septembre 2024 ( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )
Encore plus dans le rouge que prévu. Le déficit public français "risque de dépasser" 6% du PIB cette année, contre 5,1% initialement attendus, a indiqué mercredi 25 septembre le ministre du Budget Laurent Saint-Martin.
"Je n'irai pas par quatre chemins"
"Oui, la situation de nos finances publiques est grave, et je n'irai pas par quatre chemins: en 2024, le déficit public risque de dépasser les 6% du PIB, selon les dernières estimations dont nous disposons", a-t-il annoncé devant la Commission des Finances de l'Assemblée nationale. Il a par ailleurs indiqué que le projet de loi de finances pour 2025 serait présenté aux parlementaires "la semaine du 9 octobre".
Le ministre de l'Economie et des Finances Antoine Armand, présent lui aussi à cette audition, a fait savoir que la France avait obtenu de Bruxelles un délai jusqu'au 31 octobre pour présenter sa trajectoire pluriannuelle des finances publiques. Celle-ci était initialement attendue le 20 septembre.
La France fait actuellement l'objet, avec six autres pays, d'une procédure pour déficit excessif devant la Commission européenne.
Le rétablissement des comptes publics passera "prioritairement" par une baisse des dépenses, a confirmé M. Saint-Martin, alors que dimanche soir le Premier ministre Michel Barnier avait évoqué aussi de possibles hausses d'impôts ciblées sur les contribuables les plus riches et les grandes entreprises, brisant le tabou en vigueur depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron à l'Elysée.
M. Saint-Martin a détaillé les deux "principales raisons" du dérapage massif du déficit public en 2024: d'abord des recettes fiscales "moins importantes que ce qui était attendu", un écart qui s'explique, selon lui, "par la composition de la croissance, davantage tirée par les exportations que par la consommation", engendrant moins de TVA qu'espéré. Cela s'explique aussi "par l'attentisme des acteurs économiques depuis quelques mois, et qui dit moins d'activité dit moins de recettes", a-t-il dit.
Les entreprises en particulier ont suspendu de nombreux investissements et embauches en attendant de savoir quel Premier ministre succéderait à Gabriel Attal après la dissolution de l'Assemblée nationale. Par ailleurs, " les dépenses des collectivités territoriales ont été plus élevées que la trajectoire ne le prévoyait, de l'ordre de 16 milliards d'euros pour 2024".
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