La réduction du déficit prévu dans le projet de budget s'appuie notamment sur une progression des dépenses d'assurance maladie qui n'a plus été aussi limitée depuis 10 ans.
Pierre Moscovici à Paris, le 3 novembre 2025. ( AFP / THOMAS SAMSON )
La Cour des comptes a estimé lundi 3 novembre que les économies prévues dans le budget de la Sécu 2026 -pour un déficit ramené à 17,5 milliards d'euros-, sont très "fragiles", voire "hypothétiques", alors qu'il est examiné à partir de mardi en séance plénière à l'Assemblée nationale.
"Ce qui est prévu en maitrise de la dépense sociale en 2026 est très ambitieux, très fragile, très vulnérable, et presque d'une certaine façon hypothétique ", a déclaré à la presse le président de la Cour, Pierre Moscovici, en présentant une note sur la situation financière de la Sécu à destination du Parlement.
"Et si le débat parlementaire tourne d'une certaine façon (...), on pourrait même assister à un maintien, voire une augmentation du déficit", actuellement prévu à 23 milliards d'euros pour 2025, a-t-il expliqué. "À ce moment-là, nous ne tiendrons pas les objectifs " d'ensemble fixés pour les finances publiques françaises, a-t-il averti.
La Cour des comptes s'est déjà émue à de multiples reprises sur les risques qu'entraine la dégradation des comptes de la Sécurité sociale, alors même que le pays n'a pas à affronter de situation de crise économique qui pourrait justifier ce trou.
Prévisions trop optimistes ?
Le projet de budget de la Sécu 2026 présenté par le gouvernement Lecornu, largement préparé par le gouvernement Bayrou, prévoit de ramener le déficit de la Sécurité sociale à 17,5 milliards en 2026, contre 23 milliards en 2025 et 15,3 milliards en 2024.
Cette réduction s'appuie notamment sur une hausse de 1,6% seulement des dépenses d'assurance maladie , une frugalité qui n'a jamais été atteinte depuis 2015 et 2016, selon Pierre Moscovici.
Il repose aussi sur des mesures très contestées à l'Assemblée comme la non-indexation sur l'inflation des retraites et prestations sociales, et le doublement des franchises médicales.
Sébastien Lecornu a déjà annoncé vendredi soir à l'Assemblée qu'il renonçait à la non-indexation, qui devait rapporter 2,5 milliards d'euros. Le Premier ministre s'est également déclaré favorable à ce que le Parlement "desserre un tout petit peu la pression" sur les économies pour les hôpitaux.
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