
( AFP / THOMAS SAMSON )
Avec ce budget "on a beaucoup d'impôts supplémentaires sur les entreprises", et "très, très peu de réduction des dépenses publiques", a pointé le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) Amir Reza-Tofighi ce mercredi 5 février sur RMC.
Un budget "imparfait". C'est ainsi que l'a qualifié le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) Amir Reza-Tofighi ce mercredi 5 février sur RMC, regrettant que le texte "mette l'accent sur les hausses d'impôts, les hausses de taxes et pas sur la baisse de la dépense".
Le patron de l'entreprise de services à la personne Vitalliance a toutefois nuancé son propos, estimant qu'on "préfère un budget que pas de budget", et redoutant que l'absence d'une loi de finance "provoque une instabilité", voire une "incertitude économique et donc une crise économique". Il a estimé que les 117.000 chômeurs supplémentaires au quatrième trimestre sont "le résultat de six mois d'incertitude politique où on a eu en permanence des menaces de nouvelles taxes, de nouveaux impôts". Avec ce budget "on a beaucoup d'impôts supplémentaires sur les entreprises", et "très, très peu de réduction des dépenses publiques (...). C'est juste une augmentation moins importante de la dépense publique que prévu. Moi, j'appelle pas ça la réduction des dépenses", a-t-il estimé.
Le gouvernement Bayrou vise pourtant 32 milliards d'économies sur le volet dédié aux dépenses pour ramener le déficit à 5,4% du PIB en 2025, et a notamment fait inscrire de nombreux coups de rabot dans le budget de plusieurs ministères. Aide publique au développement, écologie, culture, recherche et enseignement supérieur... Les coupes se chiffrent à plusieurs centaines de millions d'euros, malgré quelques gestes.
"Un moment exceptionnel qui demande effectivement un effort exceptionnel", défend le gouvernement
La veille, le président du syndicat patronal Mouvement des entreprises de France (Medef), Patrick Martin, avait également dit sa "déception" sur le plateau des 4 Vérités de France 2, face à ce qu'il qualifie de "très mauvais budget". Dénonçant un "contexte politique assez infernal", Patrick Martin a reproché au gouvernement d'imposer "13 milliards de charges en plus" aux entreprises françaises, "qui sont déjà les plus chargées au monde". Cela "ne va pas encourager l'investissement, ni encourager l'emploi", a-t-il fustigé.
Sur LCI mardi soir, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a défendu la position du gouvernement. "Nous sommes dans une période d'urgence et c'est un moment exceptionnel qui demande effectivement un effort exceptionnel". "C'est la première fois de l'histoire de la cinquième République, que nous avons un budget de compromis. Aujourd'hui, la situation politique a changé et je pense que le coût du compromis (...) pour relancer notre pays est largement inférieur au coût de la censure", a défendu Amélie de Montchalin. Et face "à cet effort exceptionnel, il y a un engagement de l'État exceptionnel à se transformer, à réduire ses coûts", a-t-elle poursuivi.
"Il y a une exaspération. On a l'impression qu'on n'est pas compris par les politiques en place", assure Amir Reza-Tofighi. Il a plaidé pour ne pas augmenter les impôts, une politique jugée "récessive pour l'économie française".
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