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Blocage des raffineries : pas de pénuries prévues pour l'instant, selon les représentants du secteur
information fournie par Boursorama avec Media Services 07/03/2023 à 11:58

Le secteur est "sur-entraîné pour ce genre de situation désormais", selon la fédération de la profession, notamment avec l'utilisation des stocks stratégiques.

( AFP / DAMIEN MEYER )

( AFP / DAMIEN MEYER )

Alors que la CGT revendique mardi 7 mars le blocage des expéditions de carburant dans "toutes les raffineries" de France, le secteur écarte des pénuries à la pompe à court terme. Une situation qui pourrait changer en cas de prolongation du conflit.

Les raffineries elles-mêmes continuent de produire du carburant : de l'essence et du gazole qui devront jusqu'à nouvel ordre être stockés sur place, faute de pouvoir sortir. Quand les réserves sur site seront pleines, les raffineries devront s'arrêter, mais cela nécessiterait plusieurs jours, voire semaines de blocages.

En attendant, les 10.000 stations de France sont aujourd'hui bien approvisionnées , et elles pourront compter sur 200 dépôts de carburants; TotalEnergies, qui exploite le tiers des stations françaises, en contrôle 50 et détient des participations dans 27 autres.

À l'automne, gouvernement et professionnels avaient initialement exclu tout risque de pénurie. Mais le mouvement lancé par la CGT pour obtenir des hausses de salaires avait bien fini par provoquer des pénuries historiques de carburants pendant trois semaines, en octobre. Au point que le gouvernement avait dû réquisitionner des salariés grévistes afin d'ouvrir des vannes et de libérer des stocks d'essence et de gazole.

"C'est fort peu comparable" à octobre

"C'est fort peu comparable" à octobre qui "était vraiment un conflit très dur avec des arrêts de production sur l'essentiel des raffineries situées en France", a affirmé mardi sur franceInfo Frédéric Plan, délégué général de la Fédération Française des Combustibles et Carburants, qui représente environ un millier de stations-service.

"Ce qui s'était produit à l'époque, c'était un coup d'accordéon sur la logistique, accentué par une crainte des automobilistes qui ont sur-rempli leurs réservoirs", a-t-il ajouté. Indiquant qu'il n'y avait pas à ce stade de tensions à la pompe, Frédéric Plan a également affirmé que les blocages des chargements en carburants des camions citernes "pourraient ne jamais se (faire) ressentir", notamment car "les services de la direction de l'énergie sont sur-entraînés pour ce genre de situation désormais , avec l'utilisation de stocks dits stratégiques".

"Nous confirmons qu’il n'y a pas de manque de carburants dans nos stations. En outre les stocks en dépôts et en stations-service sont à un niveau élevé ", répète TotalEnergies mardi, assurant que ses équipes étaient mobilisées pour faire face à une demande qui pourrait être plus soutenue que d'habitude. En octobre, la compagnie avait aussi importé plus de carburant.

"Mettre à genoux l'économie française"

Mardi matin, la CGT-Chimie a annoncé que les expéditions de carburants étaient bloquées à la sortie de "toutes les raffineries" de France, c'est à dire celles de TotalEnergies, d'Esso-ExxonMobil et de Petroineos. TotalEnergies rapportait 64% de grévistes parmi les 296 opérateurs postés sur ses sites mardi matin, soit 190 personnes.

"La grève est partie partout, (...) avec des proportions de grévistes très variables en fonction des sites, mais avec des expéditions bloquées en sortie de toutes les raffineries ce matin", a déclaré à l' AFP Éric Sellini, élu national de la CGT-Chimie, à la pointe du mouvement.

La semaine dernière, la fédération CGT de la Chimie (qui inclut le pétrole) avait affirmé vouloir "mettre à genoux l'économie française". "Aussi bien dans la production de carburant, que dans la distribution, que dans l'importation, on vise à bloquer l'ensemble de l'économie, en particulier par la grève", avait déclaré Emmanuel Lépine, son secrétaire général.

"Marche ou crève"

Mardi matin, à la raffinerie TotalEnergies de Feyzin (Rhône), "75% des salariés étaient en grève sur la production", a affirmé à l' AFP Hakim Bellouz, secrétaire FO.

"On a un gouvernement qui ne veut entendre personne, qui veut aller contre le peuple : le message, en gros, c'est marche ou crève. Nous, on n'a pas envie de crever, c'est sûr. On va marcher mais dans le bon sens. Et marcher dans le bon sens aujourd'hui, c'est se mettre en grève sur tous les sites pour qu'on arrête ce projet de réforme des retraites", a-t-il déclaré, précisant qu'une assemblée générale se tiendrait mercredi à 14h.

Comme en octobre, l'effet éventuel dans les stations se fera ressentir si ces assemblées générales votent effectivement des reconductions. À la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique), près de Saint-Nazaire, les grévistes ont déjà dit qu'ils tiendraient jusqu'à vendredi.

1 commentaire

  • 07 mars 13:43

    A priori, tout le monde a " le plein" et les plus précautionneux ont quelques bidons de réserve, même si ce n'est pas très prudent d'avoir du carburant dans le garage d'un immeuble. Effectivement la grève dans les raffineries laisse le temps de s'organiser, mais le blocage des dépôts a un effet plus immédiat. Lors du dernier blocage: Mercredi tout allait bien. Jeudi on parle de problèmes, vendredi gros problème, samedi bagarres au couteau dans certaines stations...


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