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Bayrou appelle les ministres à éviter "les divergences", Retailleau veut rester
information fournie par AFP 24/07/2025 à 18:26

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau lors d'une visite au commissariat du 20e arrondissement de Paris le 24 juillet 2025 ( AFP / Thibaud MORITZ )

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau lors d'une visite au commissariat du 20e arrondissement de Paris le 24 juillet 2025 ( AFP / Thibaud MORITZ )

François Bayrou a appelé jeudi les membres du gouvernement à éviter "les divergences", avant un entretien avec le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau qui a annoncé son intention de rester au gouvernement malgré les tensions créées avec le camp présidentiel par ses critiques du chef de l'Etat.

Lors d'un déplacement à Angers, le chef du gouvernement a assuré que les sensibilités politiques différentes étaient "les bienvenues" au sein de son gouvernement, mais qu'elles ne devaient "pas prendre la forme de divergences", en réponse à une question sur les récentes déclarations controversées de son ministre de l'Intérieur et patron de LR sur la fin de la macronie.

"Mon travail à moi, c'est de coordonner, fédérer, rassembler, rapprocher et entraîner", a ajouté François Bayrou, qui a précisé avoir déjà eu une rencontre jeudi matin avec Bruno Retailleau avant celle prévue à 20H00 à Matignon.

En marge d'un déplacement dans un commissariat parisien, Bruno Retailleau avait affirmé auparavant ne pas voir "de raison de quitter" le gouvernement... "tant que les décisions (du gouvernement) sont conformes à l'intérêt national, conformes à mes convictions".

"Tant que je peux faire mon devoir, je le ferai à fond", a-t-il répété, mais "ne comptez pas sur moi pour abdiquer mes convictions".

Le débat sur le supposé double jeu du patron des Républicains, à la fois ministre d'Emmanuel Macron et critique de son action pour s'en différencier en vue de l'élection présidentielle de 2027, avait repris de la vigueur après une virulente interview mardi à l'hebdomadaire ultraconservateur Valeurs Actuelles.

Dans celle-ci, il critique "l'impuissance" du +en même temps+, postulat du chef de l'Etat qui revendique d'être à la fois de droite et de gauche, et prédit la fin du macronisme avec Emmanuel Macron parce qu'il "n'est ni un mouvement politique, ni une idéologie".

De quoi excéder les soutiens du Président et faire monter les tensions avec celui-ci.

Les deux hommes devaient se rencontrer jeudi pour discuter notamment de l'Algérie, déjà un sujet de discorde après une autre interview récente du ministre dans laquelle il a fustigé la "diplomatie des bons sentiments" de Paris à l'égard d'Alger.

Le président Emmanuel Macron sur le perron de l'Elysée, le 23 juillet 2025 à Paris ( AFP / Alain JOCARD )

Le président Emmanuel Macron sur le perron de l'Elysée, le 23 juillet 2025 à Paris ( AFP / Alain JOCARD )

Mais la rencontre a été annulée par l'Elysée qui n'a pas fourni d'explications.

"Cette rencontre sera sans doute remise parce qu'on a, avec le président de la République, un certain nombre de sujets dont on doit parler. Et donc je serai amené à le rencontrer, peu importe la date ou l'heure", a relativisé Bruno Retailleau.

- Réunion avec Bayrou -

En revanche, il verra le Premier ministre François Bayrou "sur les différents dossiers" le concernant, selon un proche d'Emmanuel Macron. Pour un recadrage ? "Je suis toujours prêt à discuter", a assuré Bruno Retailleau.

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau lors d'une visite au commissariat du 20e arrondissement de Paris le 24 juillet 2025 ( AFP / Thibaud MORITZ )

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau lors d'une visite au commissariat du 20e arrondissement de Paris le 24 juillet 2025 ( AFP / Thibaud MORITZ )

Même "s'il peut y avoir des moments de tensions parce qu'on n'a pas des accords sur tout", le ministre a récusé que le conseil des ministres mercredi ait été marqué par une ambiance fraîche, comme l'ont relaté certains participants dans la presse.

"Il s'est déroulé absolument normalement. Il ne faut pas grossir les choses (...) J'entends aussi qu'on me respecte. Il y a des ministres qui m'ont critiqué sur telle ou telle mesure depuis des mois. M'avez vous entendu leur faire le moindre reproche ?", a-t-il plaidé.

En attendant ce rendez-vous avec le Premier ministre, le Vendéen a tenu à montrer qu'il continuait son action et s'exprimait toujours de "façon brute" en présentant un plan anti-mortiers après les scènes de "guérilla urbaine" vues ces dernières semaines à Béziers, Limoges ou Charleville-Mézières.

Fidèle à ses formules choc ou outrancières sur les jeunes commettant des actes de délinquance, déjà qualifiés de "barbares" après les dégradations commises à Paris lors de la finale de la Ligue des champions, il s'en est pris à "la France des salauds qui tirent sur nos policiers, sur nos gendarmes et sur nos sapeurs-pompiers".

Il a annoncé à la rentrée un projet de loi pour que "la pénalisation de la vente d'engins pyrotechniques à des non professionnels soit punie d'un an d'emprisonnement (au lieu de six mois), voire trois ans si le produit a été vendu à un mineur ou au moyen d'un service de communication électronique".

2 commentaires

  • 24 juillet 18:55

    Retailleau n’est pas le ministre de Macron, Macron n’a pas de majorité et Bayrou est obligé de s’accorder avec plusieurs partis pour gouverner. Si Bayrou n’a plus le soutien de LR ni du Parti socialiste, ses jours sont comptés.
    Peu de chance qu’il passe l’automne.


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