Assurance chômage : le gouvernement retoque l'accord signé entre syndicats et patronat

information fournie par Boursorama avec Media Services •27/11/2023 à 15:27

L'exécutif veut attendre que la fin des négociations sur l'emploi des seniors.

Le secrétaire confédéral du syndicat Force ouvrière (FO) Michel Beaugas, au ministère du Travail à Paris le 21 novembre 2022. ( AFP / BERTRAND GUAY )

Le gouvernement ne va pas agréer, en l'état, la nouvelle convention d'assurance chômage , issue de l'accord trouvé entre les partenaires sociaux le 10 novembre . Il avait fait savoir qu'il examinerait la compatibilité de cet accord "avec le document de cadrage, qui prévoit notamment une trajectoire financière permettant le désendettement" de l'Unédic.

L'exécutif prévoit un décret pour prolonger les règles actuelles jusqu'en juin , apprend-on de sources syndicales, lundi 27 novembre. "La convention chômage ne sera pas agréée" et il y aura un "décret de jonction jusqu'à juin", indique un négociateur syndical. Un autre explique que l'exécutif souhaite attendre l'aboutissement de la négociation sur l'emploi des seniors, qui doit démarrer sous peu.

Dans le cadre de leur accord sur les règles d’indemnisation des chômeurs, les organisations patronales et les trois syndicats signataires (CFDT, FO, CFTC) avaient renvoyé les dispositions concernant l'indemnisation des seniors, liées à la réforme des retraites, à la future négociation. Il s'agit notamment du recul des bornes d'âge pour une durée de droits allongée . Les partenaires sociaux ont prévu par avance le volume d' économies à réaliser : 440 millions d'euros sur la période 2024-2027.

Selon le négociateur de Force ouvrière Michel Beaugas, le gouvernement attend la négociation sur les seniors "pour être sûr qu'il y aura bien un accord qui reprend les économies annoncées". Matignon devait apporter des éclairages sur le sujet de l'assurance chômage lundi après-midi, à l'occasion d'un briefing avec la presse.

La secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon avait affirmé, à plusieurs reprises ces derniers jours, que le feu vert à l'accord des partenaires sociaux vaudrait "confiance du gouvernement dans le dialogue social" , y voyant un choix "politique".