L'organisme rappelle l'impact de décisions de l'Etat au cours des dernières années, qui ont plombé les comptes du régime. A plus court terme, l'absence de budget 2025 aggrave la situation.

( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )
"Nous sommes au regret de constater que l'assurance chômage est devenue une forme de variable d'ajustement pour les budgets de l’Etat" . Les gestionnaires de l'Unédic ont fait part de leurs inquiétudes concernant les finances de l'organisme qui gère le régime d'assurance chômage, faute de budget pour 2025, dans un courrier adressé lundi au Premier ministre François Bayrou et consulté par l'AFP. Dans cette lettre dévoilée initialement par Le Monde , le président de l'organisme paritaire Jean-Eudes Tesson (Medef) et la vice-présidente Patricia Ferrand (CFDT) se disent "très préoccupés quant à la pérennité financière du régime".
Assurant avoir été mandatés à l'unanimité par les membres du bureau de l'Unédic, ils rappellent notamment que l'Etat donne chaque année sa garantie pour les emprunts pour un montant défini en lois de finances. "Le projet de loi de finances pour 2025 prévoyait initialement l’octroi de la garantie de l’Etat à hauteur de 4 milliards d'euros, et le report de ce projet de loi met le régime en difficulté", écrivent les représentants de l'organisme, dont la dette atteindrait "44,3 milliards en 2027", selon les dernières prévisions.
"Remédier aux conséquences directes des décisions de l’Etat"
Ils rappellent en outre l'impact des décisions de l’État sur les comptes du régime, ses recettes étant affectées par "plusieurs décisions exogènes" mises en œuvre entre 2018 et 2023, comme la hausse du financement de France Travail (passée de 10 à 11% des recettes).
"Les partenaires sociaux ont conscience des difficultés économiques actuelles et de la nécessité d’agir en responsabilité", mais, disent-ils, "nous sommes au regret de constater que l'assurance chômage est devenue une forme de variable d'ajustement pour les budgets de l’Etat". Le courrier réclame une "concertation" rapide pour "rétablir un financement pérenne du régime d’assurance chômage" et "remédier aux conséquences directes des décisions de l’Etat".
L'Unédic a du mal à rembourser sa dette, qui comprend toujours la dette Covid, lorsque l'organisme avait pris en charge des mesures d'urgence pour soutenir le marché du travail à hauteur de 18,1 milliards. Mais les comptes de l'organisme paritaire sont excédentaires, les dernières prévisions prévoyant 300 millions d'euros d'excédents en 2024.
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