Le secrétaire général de la CFDT s'en est pris à une réforme qui selon lui "n'aura pas d'effet sur l'emploi", contrairement aux espoirs du ministre du Travail qui table sur "100.000 à 150.000 retours à l'emploi" grâce à cette mesure.

Laurent Berger, en juin 2022, à Paris ( AFP / JEFF PACHOUD )
Pendant que l'exécutif continue sa communication sur le sujet, Laurent Berger a fait part de ses critiques à l'égard de la réforme de l'assurance-chômage qu'il juge "très brutale". Le leader de la CFDT a notamment souligné que les demandeurs d'emploi en formation seraient touchés, une absurdité selon lui. "C'est une réforme très brutale", a déclaré le numéro un du syndicat à l'antenne de franceinfo , jeudi 24 novembre, trois jours après la présentation par le gouvernement de sa nouvelle réforme, qui va aboutir à une baisse de 25% de la durée d'indemnisation pour tous les demandeurs d'emploi ouvrant des droits à partir du 1er février.
Toucher aux demaneurs d'emploi en formation, "le truc le plus absurde"
"Je le dis au gouvernement: 'Arrêtez de nous prendre pour des couillons!'. Ce que vous faites, c'est une réforme budgétaire (...) qui consiste à faire quatre milliards d'économies sur le système d'assurance-chômage", a-t-il ajouté. Avec la réforme, un chômeur qui aurait eu droit par exemple à 12 mois d'indemnisation dans le système actuel n'aura plus droit qu'à neuf mois. Un plancher minimal de six mois sera préservé. La réforme "n'aura pas d'effet sur l'emploi", a estimé Laurent Berger, alors que le ministre du Travail, Olivier Dussopt, espère "100.000 à 150.000 retours à l'emploi" supplémentaires en 2023 grâce à cette réforme.
Le syndicaliste a aussi fustigé le fait qu'elle "touche aussi les demandeurs d'emploi qui sont en formation. C'est le truc le plus absurde qu'on (ait) pu faire !". "Il y a des demandeurs d'emploi qui font un effort, ils savent qu'ils ont besoin de formation pour retrouver un emploi. Cette réforme va s'appliquer à eux, on va baisser leur (durée d')indemnisation", a-t-il déploré. Autre grief: cela "va toucher les travailleurs précaires, les aides à domiciles, les travailleurs des fast-food", a-t-il souligné.
Enfin il a regretté que les membres du gouvernement "reviennent sur leur parole": "en 2021, le gouvernement a dit 'on touche au montant d'indemnisation et on touche aux conditions d'accès à l'assurance chômage (mais) on ne touchera pas au capital des droits'". Or "aujourd'hui on touche au capital des droits (...), ils touchent à la durée d'indemnisation". Au final, "c'est une mesure qui vise à brosser dans le sens du poil un électorat, dans un premier temps, et à faire des économies", dans un second temps, a-t-il résumé.
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