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Amnesty International s'alarme d'un "génocide en direct" dans la bande de Gaza
information fournie par Reuters 29/04/2025 à 01:01

Amnesty International, qui publie mardi son rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde, dénonce l'inertie de la communauté internationale face au "génocide en direct" à l'oeuvre selon elle dans la bande de Gaza et s'alarme de la "vague d'attaques frontales" contre le droit international depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis.

Déplorant dans un sombre constat une année 2024 dominée par la déshumanisation, l'ONG dresse en outre un tableau pessimiste de la situation en France, notamment "sous l'effet de l'amplification des discours politiques sécuritaires et xénophobes".

Depuis les "crimes terribles" du Hamas le 7 octobre 2023 et la répression israélienne qui a suivi, "les recherches d'Amnesty International ont montré qu'Israël avait perpétré des actes interdits par la Convention sur le génocide, dans l'intention spécifique de détruire la population palestinienne de Gaza", peut-on lire dans le rapport.

Dès le 26 janvier 2024, la Cour international de justice (CIJ) avait enjoint à l'Etat hébreu de protéger les Palestiniens contre un "risque réel et imminent" de génocide.

Israël s'est rendu coupable dans la bande de Gaza "d'homicides, d'atteintes graves à l'intégrité physique ou mentale de civil·e·s, et d'imposition délibérée de conditions de vie destinées à entraîner la destruction physique de ces personnes", souligne Amnesty, qui regrette que le gouvernement de Benjamin Netanyahu ait "fait fi" des ordonnances de la juridiction de La Haye.

"L'année 2024 restera dans les mémoires comme celle d'une occupation militaire israélienne plus éhontée et meurtrière que jamais, du soutien apporté à Israël par les États-Unis, l'Allemagne et quelques autres pays européens", déclare dans le rapport la secrétaire générale d'Amnesty, Agnès Callamard.

LE "NATIONALISME NIHILISTE" DE TRUMP

L'ONG s'inquiète en outre du "régime d'apartheid (...) de plus en plus violent" mis en place par les autorités israéliennes en Cisjordanie occupée.

"La communauté internationale n'a pas pris de mesures dignes de ce nom pour mettre un terme aux atrocités commises par Israël à Gaza. Des grandes puissances, dont les États-Unis et de nombreux pays d'Europe de l'Ouest, ont soutenu publiquement les actes d'Israël, mettant ainsi à mal la valeur universelle du droit international", regrette Amnesty.

L'organisation met également l'accent sur les conséquences de la "guerre d'agression" russe en Ukraine, entrée dans sa quatrième année, évoquant particulièrement les "frappes aveugles" des forces de Moscou contre la population civile, la "torture" et l'"exécution" de prisonnières et prisonniers de guerre ukrainiens.

Dénonçant le "nationalisme nihiliste" de Donald Trump, à la manoeuvre dans le règlement de ces deux conflits majeurs, Amnesty alerte sur l'avènement d'une ère "où la puissance militaire et le pouvoir économique font irruption dans le domaine des droits humains et de la diplomatie".

Un Etat de droit globalement fragilisé dont l'ONG dit également relever les stigmates en France où "les discours xénophobes et de dénigrement (...) ont continué d'être encouragés par de nombreux responsables politiques" dans les débats publics récurrents sur le contrôle de l'immigration.

"En 2024, les discours sécuritaires et discriminatoires ont continué à occuper les agendas politiques et médiatiques, banalisant des positions et propositions qui fragilisent l’État de droit et menacent nos droits fondamentaux", regrette Anne Savinel-Barras, présidente d'Amnesty International France.

Elle cite notamment la persistance de contrôles policiers au faciès dans l'espace public et l'interdiction du port de signes religieux dans le sport, objet de récentes divergences au sein du gouvernement. La France, souligne l'organisation, "est le seul pays européen qui empêche les femmes portant un voile de prendre part à des compétitions sportives".

(Sophie Louet, édité par Nicolas Delame)

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