Les conservateurs de la CDU/CSU, qui ont remporté les élections législatives en Allemagne, ont promis lundi d'agir rapidement pour tenter de former une coalition, même si les négociations s'annoncent laborieuses.
Le chef de file des conservateurs, Friedrich Merz, 69 ans, devra faire face à de longues négociations alors que le parti d'extrême-droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) s'est hissé à une deuxième place historique après l'effondrement de la coalition du chancelier Olaf Scholz.
Les conservateurs prennent les rênes d'un pays fragilisé économiquement, divisé sur la question de l'immigration et coincée entre des États-Unis qui s'affrontent et une Russie et une Chine qui s'affirment.
Le résultat le plus probable de l'élection est une coalition du bloc conservateur et des sociaux-démocrates (SPD) d'Olaf Scholz, qui sont arrivés en troisième position.
"De notre point de vue, (les négociations) peuvent commencer très, très rapidement", a déclaré Jens Spahn, haut responsable politique conservateur de la CDU.
"Les premières discussions devraient certainement avoir lieu cette semaine, dans les prochains jours. Nous voyons la situation dans le monde, l'Ukraine, la Russie, les États-Unis", a-t-il déclaré. "L'Allemagne doit faire preuve de leadership."
Dimanche, Friedrich Merz a déclaré avoir comme "priorité absolue" de "renforcer l'Europe aussi vite que possible afin de parvenir, étape par étape, à une indépendance réelle par rapport aux Etats-Unis".
S'exprimant sans détour, le chef de file des conservateurs allemands a cité les "pressions massives" de deux camps - Etats-Unis et Russie - pour souligner qu'il fallait "parvenir à l'unité de l'Europe".
Son bloc conservateur CDU/CSU est arrivé en première position avec 28,6% des voix, suivi de l'AfD avec 20,8% des voix, son meilleur résultat jamais obtenu, selon les résultats provisoires.
Les partis traditionnels excluent cependant toute collaboration avec l'AfD, un parti surveillé par les services de sécurité allemands pour suspicion d'extrémisme mais qui a reçu le soutien de personnalités américaines, dont le milliardaire Elon Musk.
Friedrich Merz devra négocier avec les sociaux-démocrates (SPD) de centre-gauche de Scholz pour former une coalition, dans des pourparlers qui risquent de prendre des mois après une campagne éprouvante qui a mis en évidence les différences politiques.
Le futur chancelier n'aura cependant pas besoin du soutien des Verts pour obtenir une majorité parlementaire absolue, après que le nouveau parti BSW fondé par Sahra Wagenknecht, ancienne dirigeante du parti de gauche, a tout juste manqué le seuil de 5% requis pour entrer à la chambre basse du Parlement.
(Rédigé par Sarah Marsh, Matthias Williams à Berlin et Ludwig Burger à Francfort avec Barbara Erling à Varsovie ; version française Noémie Naudin ; édité par Kate Entringer)
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