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Allemagne: l'extrême droite accusée d'espionner au profit de la Russie
information fournie par AFP 22/10/2025 à 16:44

Le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD), en plein essor, s'est vu accusé mercredi d'espionnage au profit de la Russie et d'autres Etats autoritaires, des adversaires politiques pointant du doigt des questions parlementaires "problématiques" ( AFP / RALF HIRSCHBERGER )

Le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD), en plein essor, s'est vu accusé mercredi d'espionnage au profit de la Russie et d'autres Etats autoritaires, des adversaires politiques pointant du doigt des questions parlementaires "problématiques" ( AFP / RALF HIRSCHBERGER )

Le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD), en plein essor, s'est vu accusé mercredi d'espionnage au profit de la Russie et d'autres Etats autoritaires, des adversaires politiques pointant du doigt des questions parlementaires "problématiques".

Ce parti prorusse et anti-migrants a rejeté ces accusations, mais plusieurs de ses personnalités entretiennent des liens étroits et parfois controversés avec la Russie ou la Chine.

Cette fois-ci, des élus de la région orientale de Thuringe, où l'AfD est la première force politique, sont suspectés d'utiliser leurs fonctions pour obtenir des informations sensibles sur la police, l'armée ou les infrastructures susceptibles d'intéresser des puissances étrangères.

La Russie est pour sa part accusée, malgré ses dénégations, d'une vaste campagne d'espionnage, de désinformation et de sabotage en Allemagne comme ailleurs en Europe.

"L'AfD abuse du droit parlementaire de poser des questions pour enquêter manifestement sur nos infrastructures critiques", a accusé Georg Maier, le ministre de l'Intérieur du Land de Thuringe, partageant son "inquiétude croissante" avec le journal économique Handelsblatt.

"L'impression qui se dégage est que l'AfD travaille, avec ses questions, à partir d'une liste commandée par le Kremlin", selon lui.

- Défense antidrones -

Le président de la commission de contrôle des services secrets au Bundestag, le conservateur Marc Henrichmann, a lui appelé les services de renseignement allemands à enquêter plus précisément sur ces "menaces internes et externes".

"Ce qui sera crucial, c'est de déterminer si, ou dans quelle mesure, l'AfD continuera à se faire mener en laisse par le Kremlin", a-t-il jugé.

D'après Georg Maier, issu du parti social-démocrate (SPD), l'AfD en Thuringe a posé ces 12 derniers mois 47 questions sur les infrastructures critiques, avec "une intensité et une précision croissantes".

Infrastructures de transport ou numériques, approvisionnement énergétique ou en eau... Le parti montre notamment "un intérêt particulier pour les technologies et équipements de la police", en particulier pour la défense antidrones, mais aussi pour l'armée et la protection civile, selon lui.

Interrogé par l'AFP, Konstantin von Notz, député des Verts et vice-président de la commission de contrôle des services de renseignement, a relevé qu'en avril 2024, lors d'un débat au Bundestag, des "questions parlementaires problématiques" de l'AfD avaient déjà été signalées, avec le soupçon qu'elles soient posées au nom "d'États autoritaires".

- Accusations 'ridicules'-

Selon lui, la même tactique a été constatée dans d'autres pays européens, preuve d'une "démarche ciblée à l'échelle européenne".

"Il semble se confirmer que des représentants de l'AfD participent délibérément à cette stratégie de déstabilisation de notre pays, orchestrée par plusieurs États autoritaires", a-t-il dit à l'AFP, appelant les autorités allemandes à agir "avec détermination".

Le premier secrétaire du groupe AfD au Bundestag, Bernd Baumann, interrogé par l'AFP, a rejeté ces accusations, visant selon lui à décrédibiliser l'AfD, arrivée 2e aux législatives en février et en plein essor dans les sondages depuis.

Les questions des élus "sur l’architecture et les infrastructures de sécurité de notre pays (...) sont posées par l'AfD dans l’intérêt des citoyens", a-t-il affirmé.

"Les faits révélés ne sont en rien secrets (...) Que les autres partis cherchent maintenant à en faire une activité d'espionnage est totalement ridicule et reflète leur désespoir face aux intentions de vote en faveur de l'AfD", a ajouté le député.

Contacté par l'AFP, le renseignement extérieur allemand n'a pas souhaité commenter. Le renseignement intérieur n'a pas immédiatement répondu.

Un porte-parole de la chancellerie s'est lui borné à dire avoir pris connaissances des accusations pesant contre l'AfD.

Le chancelier allemand Friedrich Merz a désigné lundi le parti d'extrême droite comme son "principal adversaire" à l'aube d'une année électorale chargée, avec cinq des 16 Länder allemands qui se rendront aux urnes. L'AfD espère au moins gagner dans deux d'entre eux, à l'Est, et atteindre des scores records dans les autres.

3 commentaires

  • 19:37

    Les collabs n'ont pas disparu à l'extrême-droite, aussi bien en Allemagne que chez nous.


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