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Accusations de conflit d'intérêts : le président de la COP28 dénonce des "allégations fausses"
information fournie par Boursorama avec Media Services 29/11/2023 à 12:06

Sultan Al Jaber, également patron de la compagnie pétrolière des Émirats, est accusé d'un flagrant mélange des genres, la BBC ayant révélé des briefings internes incluant des points de discussion sur des projets énergétiques émiratis, pour des réunions COP avec des gouvernements.

Sultan Al Jaber, président de la COP28 à Chennai (Inde) le 27 juillet 2023.  ( AFP / R.SATISH BABU )

Sultan Al Jaber, président de la COP28 à Chennai (Inde) le 27 juillet 2023. ( AFP / R.SATISH BABU )

Le sommet des Nations unies sur le climat s'ouvre jeudi à Dubaï, aux Émirats arabes unis. Son président Sultan Al Jaber, également patron de la compagnie pétrolière nationale. Des documents révélés cette semaine l'accusent d'avoir voulu user de sa position de président de la conférence pour promouvoir des projets pétroliers et énergétiques des Émirats. Sultan Al Jaber s'en défend, tout en reconnaissant que les lobbys sont les "bienvenus" à la COP28.

"Ces allégations sont fausses, incorrectes, inexactes", a déclaré Sultan Al Jaber, interrogé par des journalistes lors d'un événement sur le site de la COP28, mercredi 29 novembre, à la veille de son ouverture. "C'est une tentative de saper le travail de la présidence de la COP28." Le président de la conférence se défend d'avoir voulu user de sa position pour promouvoir des projets pétroliers et énergétiques des Émirats dans plusieurs pays. "Je vous pose une question : pensez-vous que les Émirats arabes unis ou moi-même ayons besoin de la COP ou de la présidence de la COP pour établir des accords ou des relations commerciales ?" , a-t-il interrogé.

Mélange des genres

Les nombreux documents révélés lundi par le Centre for Climate Reporting et la BBC ont été transmis par un lanceur d'alerte. Ils montrent que des briefings préparés pour Sultan Al Jaber, avant des réunions avec des représentants de gouvernements étrangers, contenaient systématiquement des points clés sur les deux sociétés qu'il dirige : la compagnie pétrolière nationale Adnoc et la société d'énergies renouvelables Masdar. Ces briefings concernent des réunions avec près de 30 pays, entre juillet et octobre 2023. Ils récapitulaient la présence d'Adnoc et de Masdar dans différents pays, et énuméraient à chaque fois leur potentiel commercial pour le pays concerné (projet de fourniture par Adnoc de diesel et de kérosène au Kenya, ou projet pétrochimique d'Adnoc au Brésil).

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"Je n'ai jamais, jamais vu ces éléments de langage, je ne les ai jamais utilisés", assure Sultan Al Jaber. Mais le mélange flagrant des genres dans les documents, dont il ne conteste pas l'authenticité, ruine l'image que tentait de construire Sultan Al Jaber. Celle d'un homme qui ne serait pas le lobbyiste en chef des énergies fossiles, capable au contraire d'être un pont entre le Golfe et les pays qui réclament la sortie rapide du pétrole.

"Tous les points de vue sont les bienvenus"

Sultan Al Jaber a été pris "la main dans le sac" , a tonné l'ancienne cheffe de l'ONU Climat, Christiana Figueres, comparant sur X (ex-Twitter) les révélations au scandale du diesel ayant touché Volkswagen en 2015. Des sénateurs américains qui dénoncent depuis des mois l'influence des lobbys dans les COP, menés par Sheldon Whitehouse, estiment que ces informations "explosives sur des affaires secrètes pour augmenter la production de pétrole et de gaz, et les émissions générées par les énergies fossiles, remettent en cause l'intégrité de l'ensemble de la conférence". Le climatologue américain Michael Mann demande la démission immédiate de Sultan Al Jaber ou un boycott de la COP28.

Sultan Al Jaber reconnaît que la COP28 accueillera des groupes d'influence. "Tous les points de vue sont les bienvenus et tous les points de vue sont nécessaires" , affirme-t-il. Et cela inclut lobbys et grands pétroliers, jusque dans les délégations nationales. L'absence de règles claires sur les conflits d'intérêt dans les COP est souvent critiquée.

1 commentaire

  • 29 novembre 12:15

    quelle idée aussi...


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