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A Sarreguemines, l' "immense tristesse" après le suicide de Sara, 9 ans
information fournie par AFP 13/10/2025 à 15:17

Un véhicule de police devant l'école élémentaire Montagne supérieure à Sarreguemines, dans l'est de la France, le 13 octobre 2025 ( AFP / Jean-Christophe VERHAEGEN )

Un véhicule de police devant l'école élémentaire Montagne supérieure à Sarreguemines, dans l'est de la France, le 13 octobre 2025 ( AFP / Jean-Christophe VERHAEGEN )

Des roses blanches sur les grilles de l'école, des parents angoissés face au harcèlement scolaire: une "immense tristesse" frappe Sarreguemines (Moselle) après le probable suicide de Sara, 9 ans.

Lundi matin, une dizaine de parents se sont rassemblés devant l'école Montagne Supérieure, située à Beausoleil, un quartier parsemé de logements sociaux entourés de verdure.

"On a passé un week-end horrible, on n'arrive pas à dormir", témoigne une mère de famille, refusant de donner son nom. "J'ai vu une photo de son visage. Et depuis, je m'imagine, je me mets à la place de sa mère. Comment elle va vivre avec cette douleur?", ajoute-t-elle en évoquant Sara.

La petite fille, scolarisée en CM2, a été retrouvée morte à son domicile samedi. Elle avait laissé un mot d'adieu à ses proches.

Devant son école, un bâtiment orange d'un étage, des parents d'élèves se sont regroupés "en soutien" à sa famille mais aussi pour exprimer leur "inquiétude" et leur "colère" après le drame qui a frappé cette ville de 20.000 habitants située non loin de la frontière allemande.

Plusieurs parents ont été reçus par les services du rectorat et une cellule d'écoute a été mise en place.

"La tristesse de toute la communauté éducative est immense, la mienne aussi", a déclaré à la presse le recteur de Nancy-Metz, Pierre-François Mourier, précisant avoir reçu les parents de Sara, "dévastés mais en même temps d'une extraordinaire dignité".

"Je souhaite évidement que tout l'éclairage soit fait. Il y a une enquête de police, il y aura des conclusions, et il est hors de question que quoi que ce soit, s'il y a quoi que ce soit, reste sous le tapis. Je m'y engage", a déclaré M. Mourier.

Selon des sources policières à l'AFP, Sara subissait, aux dires de sa mère, des railleries de ses camarades de classe en raison de son surpoids et elle avait déjà évoqué un passage à l'acte.

Interrogé à ce sujet, le parquet a dit n'avoir "aucune information laissant penser qu'elle aurait évoqué un potentiel passage à l'acte" et a dit rester "très prudent" au sujet d'un éventuel harcèlement.

- "Ils se moquaient" -

"En classe, elle rigolait, elle était joyeuse un peu, mais des fois (d'autres enfants) l'insultaient", raconte Abnor 9 ans, camarade de classe de Sara.

"C'était souvent pas en classe mais après l'école quand on partait vers la route", explique-t-il, ajoutant, "ils se moquaient".

"C'est pas gentil, (...) On est dans un établissement scolaire c'est pour apprendre, pour avoir un bon métier, avoir des sous, c'est pas un endroit pour harceler. Ni ici ni partout dans le monde", commente l'enfant.

Selon une proche de la famille de Sara, qui a voulu garder l'anonymat, un signalement du harcèlement avait déjà été effectué auprès de l'établissement.

Pour la mère d'Abnor, "les enfants et les parents doivent être entendus".

"Quand nos enfants reviennent et nous disent qu'ils se sont fait embêter, on a beau leur dire de le dire au maître ou à la maîtresse, ça ne bouge pas. On va plus loin, on voit la directrice, on fait ce qui est en notre pouvoir. Mais on ne peut pas faire plus", déplore une autre mère.

L'école élémentaire Montagne supérieure à Sarreguemines le 13 octobre 2025 ( AFP / Jean-Christophe VERHAEGEN )

L'école élémentaire Montagne supérieure à Sarreguemines le 13 octobre 2025 ( AFP / Jean-Christophe VERHAEGEN )

Des roses blanches ont été accrochées aux grilles de l'établissement avant d'être retirées dans la matinée.

Yoann Simon, un habitant de Forbach, à une vingtaine de km de là, est de ceux qui ont apporté une rose, confiant avoir "mal au coeur pour la famille". "Il faut faire bouger les choses, le harcèlement ça devrait être puni", observe-t-il.

Selon une vaste enquête menée en novembre 2023, dans le sillage d'un plan interministériel contre le harcèlement scolaire, 5% des écoliers du CE2 au CM2, 6% des collégiens et 4% des lycéens sont considérés comme victimes de harcèlement.

Mère de deux enfants en CE1, Elsa Deichel-Bohrer explique être venue devant l'école de Sara pour soutenir "la famille de la petite", mais aussi "les élèves, parce qu'ils ne doivent pas comprendre ce qu'il s'est passé". Pour elle, il faudrait "leur parler plus que trois heures par an de harcèlement".

4 commentaires

  • 15:53

    Et pourquoi ce pb est tant généralisé? Car on nous a imposé l'arrivée de Chances par dizaine de millions. C'est LE facteur aggravant.


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