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1-Prigojine dit à Wagner d'éviter un bain de sang en Russie
information fournie par Reuters 24/06/2023 à 20:30

        * 
      Prigojine dit à ses hommes de retourner dans leurs bases
    

        * 
      Le groupe Wagner dit contrôler la ville de Rostov, QG de
l'armée
    

        * 
      Un convoi de mercenaires a passé Voronej, à 500 km de
Moscou
    

        * 
      Des hélicoptères de l'armée tirent sur les paramilitaires
    

        * 
      Poutine accuse Prigojine d'appeler à la mutinerie
    

        * 
      Prigojine dénonce la corruption et les mensonges de
l'armée
    

  
 (Actualisé avec déclarations de Prigojine)
       ROSTOV-SUR-LE-DON/VORONEJ, Russie, 24 juin (Reuters) - 
    Evguéni Prigojine a déclaré samedi avoir donné l'ordre à ses
hommes du groupe paramilitaire Wagner qui se dirigeaient vers
Moscou de retourner dans leurs bases afin d'éviter un bain de
sang en Russie, alors que son coup de force contre l'état-major
de l'armée russe pour sa conduite de la guerre en Ukraine a été
qualifié de "trahison" par Vladimir Poutine.
  
        Evguéni Prigojine, considéré jusqu'à présent comme un
proche du président russe, a affirmé que ses hommes s'étaient
approchés à moins de 200 km de Moscou après s'être emparé de
Rostov-sur-le-Don, grande ville du sud de la Russie servant de
base arrière à ce que la Russie qualifie d'"opération militaire
spéciale" en Ukraine.
  
        La Biélorussie, alliée de la Russie, a affirmé que son
président Alexandre Loukachenko avait servi d'intermédiaire pour
permettre cette accalmie.
  
        Dans un discours télévisé samedi matin, Vladimir Poutine
a accusé Wagner de "trahison" et promis une riposte "implacable"
à la rébellion d'Evguéni Prigojine.
  
        Près de Voronej, à 500 km au sud de la capitale, des
hélicoptères de l'armée russe ont ouvert le feu samedi
après-midi sur un convoi de Wagner remontant en direction de
Moscou par l'autoroute M4, a constaté un journaliste de Reuters.
  
    Des combats avaient été signalés plus tôt dans la journée
aux abords de cette ville, où selon des sources sécuritaires
russes, les paramilitaires d'Evguéni Prigojine se sont emparés
de bases de l'armée.
        D'après le gouverneur de la région, l'armée a lancé une
opération contre-terroriste à Voronej tandis que les services
d'urgence s'employaient à éteindre un énorme incendie dans un
dépôt de carburant.
  
        La présence d'un autre convoi de Wagner a été signalée
dans la région de Lipetsk, à environ 300 km de Moscou. Reuters
n'a pas pu confirmer cette information de source indépendante
mais les autorités régionales ont demandé aux habitants de
rester chez eux pour raison de sécurité.
  
        D'après une source proche des dirigeants de la partie de
la région ukrainienne de Donetsk tenue par les Russes, environ
5.000 hommes de Wagner emmenés par Dmitri Outkine se dirigeaient
vers Moscou avant d'être appelés à regagner leurs bases par
Evguéni Prigojine.
  
        
  
        BLINDÉS DÉPLOYÉS PRÈS DE LA PLACE ROUGE
  
        Signe de la nervosité du Kremlin, le régime d'opération
antiterroriste a été décrété dans la matinée dans la capitale
russe et sa région et le trafic fluvial a été suspendu. Des
blindés ont été déployés près de la place Rouge et aux entrées
de la ville.
  
        Présentant ses mercenaires comme des "patriotes",
Evguéni Prigojine a estimé que Vladimir Poutine avait tort de
qualifier de trahison son appel à la rébellion contre les chefs
de l'armée, qu'il accuse notamment de conduire leurs soldats au
massacre en Ukraine.
  
        Il a présenté dans une vidéo son initiative comme un
moyen de libérer la Russie "de la corruption, des mensonges et
de la bureaucratie" et il a assuré qu'aucun de ses mercenaires
n'accepterait de déposer les armes, comme le leur a demandé
Vladimir Poutine.
  
        Dans une autre vidéo, diffusée par son service de presse
avant le discours matinal de Vladimir Poutine, le fondateur de
Wagner, qui affirme disposer de 25.000 combattants, s'était dit
déterminé à "aller jusqu'au bout" pour que le ministre de la
Défense, Sergueï Choïgou, et le chef d'état-major de l'armée,
Valéry Guerassimov, rendent des comptes au peuple russe pour
leur incurie.    
  
        Virulent, Evguéni Prigojine a accusé les deux hommes
d'avoir conduit des dizaines de milliers de soldats russes au
massacre en Ukraine, de chercher à cacher des pertes pouvant
s'élever jusqu'à mille morts par jour, et même d'avoir ordonné
un bombardement de ses propres combattants du groupe Wagner.
  
        Dans cette vidéo, enregistrée selon ses dires dans le
quartier général du commandement Sud de l'armée russe à Rostov,
il a mis au défi Sergueï Choïgou et Valéry Guerassimov de venir
le rencontrer dans la ville située au nord-est de la mer Noire,
à 1.200 km de Moscou. Dans le cas contraire, "nous marcherons
sur Moscou", a-t-il menacé.
  
        Le QG de l'"opération militaire spéciale" en Ukraine a
été pris "sans tirer le moindre coup de feu", a-t-il déclaré un
peu plus tard, assurant que le pays est "derrière lui".
  
        
  
        POUTINE ÉVOQUE UNE "MENACE MORTELLE" POUR LA RUSSIE
  
        Confronté au plus grand défi contre son régime depuis
son arrivée au pouvoir il y a 23 ans, Vladimir Poutine a reconnu
dans son adresse à la Nation diffusée à la télévision que la
situation était "difficile".
  
        Il a évoqué une "menace mortelle" pour la Russie, qu'il
a comparée à la guerre civile après la révolution bolchévique en
1917, et assuré avoir donné les "ordres nécessaires" à l'armée
pour reprendre le contrôle du pays.
  
        "Nous nous battons pour la vie et la sécurité de notre
peuple, pour notre souveraineté et notre indépendance, pour le
droit de demeurer la Russie, un Etat millénaire", a dit Vladimir
Poutine dans ce discours au ton dramatique.
  
        Dénonçant un "coup de poignard dans le dos" de la part
de celui qui a longtemps été son protégé, et dont il n'a à aucun
moment prononcé le nom pendant son discours, le président russe
a promis d'apporter une réponse "implacable" à l'initiative
d'Evguéni Prigojine.
  
        Le dirigeant tchétchène Ramzan Kadirov lui a aussitôt
proposé les services de ses soldats pour l'aider à "mater" la
mutinerie.
  
        Vladimir Poutine a cependant pris soin de tendre la main
aux mercenaires du groupe Wagner, qu'il a qualifiés de "héros de
la libération du Donbass", dans l'est de l'Ukraine, où ils ont
notamment pris la ville de Bakhmout après neuf mois de combats,
et qui sont selon lui "manipulés".
  
        Le ministère de la Défense, principale cible d'Evguéni
Prigojine, avait un peu plus tôt affirmé que les combattants de
Wagner s'étaient laissés "entraîner dans une entreprise
criminelle" par leur chef.
  
        Selon l'agence Tass, le FSB, le tout puissant service de
sécurité intérieure russe, a ouvert une 
    enquête contre Evguéni Prigojine
     vendredi.
  
        
  
        "LA FAIBLESSE DE LA RUSSIE EST ÉVIDENTE", DIT ZELENSKY
  
        Vladimir Poutine a appelé le peuple russe à s'unir
derrière sa personne, un message relayé notamment par l'ancien
président Dmitri Medvedev et par le chef de l'église orthodoxe
russe, le patriarche Cyrille de Moscou, deux ardents défenseurs
de la guerre en Ukraine.
  
        Il s'est entretenu au téléphone avec plusieurs
dirigeants de républiques de l'ex-Union soviétique, dont les
présidents kazakh Kassim-Jomart Tokaïev et biélorusse Alexandre
Loukachenko, ainsi qu'avec Recep Tayyip Erdogan. Le président
turc a appelé Vladimir Poutine à agir avec "bon sens" en
cherchant une solution négociée à la crise, ont fait savoir ses
services.
  
    Evguéni Prigojine a accusé vendredi l'armée russe d'avoir
tué 2.000 de ses combattants. Promettant de mettre fin à la
"malveillance" des chefs de l'armée, il s'est dit déterminé à
"rendre justice". Il a également accusé le ministre russe de la
Défense d'avoir ordonné que les corps de quelque 2.000 soldats
russes soient cachés à Rostov-sur-le-Don "afin de ne pas montrer
les pertes" en Ukraine.
    Le chef de Wagner a plusieurs fois demandé à Vladimir
Poutine de trancher son conflit avec Sergueï Choïgou et Valéry
Guerassimov.
    "La faiblesse de la Russie est évidente", a commenté le
président ukrainien Volodimir Zelensky. "Plus longtemps la
Russie maintiendra ses troupes et ses mercenaires sur notre
territoire, plus elle devra faire face par la suite au chaos, à
la douleur et aux problèmes chez elle", a-t-il ajouté.
        Son conseiller, Mykhaïlo Podolyak, avait estimé un peu
plus tôt que "quelqu'un va devoir perdre (...) soit Prigojine,
soit le 'collectif anti-Prigojine'".
  
        Alors que Vladimir Poutine a accusé dans son discours
télévisé "l'Occident collectif" d'être responsable d'une
tentative de déstabilisation de son pays, l'Otan, les
Etats-Unis, la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie ou
encore l'Union européenne ont dit suivre avec la plus grande
attention l'évolution de la situation.
  

 (Reportage des bureaux de Reuters, rédigé par Andrew Osborn,
Kevin Liffey et Peter Graff, version française Tangi Salaün,
édité par Bertrand Boucey)
 

30 commentaires

  • 26 juin 20:08

    Finalement c'était juste un homme d'affaire, qui se sentant devenir beaucoup moins utile et perdant de la rentabilité, a fait une dernière tentative afin d'obtenir de nouveaux marchés et qui a été remis à sa place illico-presto.


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