La démarche est salutaire et émane d'une fondation peu suspecte de « rouler pour le Front national », reproche parfois fait injustement au géographe Christophe Guilluy, auteur du Crépuscule de la France d'en haut (Flammarion), dont les travaux portent sur le même sujet. Dans une note intitulée « 1985-2017 : quand les classes favorisées ont fait sécession », la Fondation Jean Jaurès met le doigt, et de façon spectaculaire en parlant de « sécession », sur ce qui représente peut-être le plus grand mal français de ces dernières décennies.
La fracture sociale dont parlait Jacques Chirac en 1995, révélée au moment du référendum contre le traité de Maastricht, n'est pas seulement toujours vivace, elle est devenue protéiforme : territoriale, culturelle, numérique, scolaire et, bien sûr, économique. Elle s'inscrit dans une verticalité sociale toujours plus affirmée, où le fait marquant est la relégation continue des classes moyennes. La partition, que l'on ne voit que chez l'immigré soucieux d'entretenir un lien communautaire ? on ne parle pas ici des fondamentalistes religieux qui nourrissent des projets de contre-société ?, se joue de la manière la plus flagrante en haut de cette échelle sociale. Nous avons atteint ce que l'historien Jacques Donzelot appelait en 1999 « la fragmentation de la ville en une multitude d'îlots, obéissant soit à une logique de regroupement affinitaire, soit à une logique de...
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