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AMF Protect Epargne : l’application anti-arnaques pour les épargnants
information fournie par Boursorama 07/10/2021 à 14:00

L'application AMF Protect Epargne est une arme anti-arnaques au service des épargnants

L'application AMF Protect Epargne est une arme anti-arnaques au service des épargnants

Dans son rapport du médiateur, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a estimé que 95 dossiers relevaient d'une escroquerie en 2020, contre 35 l'année d'avant. Cette forte hausse s'explique par un litige de masse qui a touché une soixantaine d'épargnants. Cette situation est l'occasion de revenir sur AMF Protect Epargne, une application développée par le régulateur français ayant pour but d'aider les épargnants à détecter les arnaques financières.

Fin 2019, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a développé une application, AMF Protect Epargne. Celle-ci permet aux épargnants de détecter s'ils font face à une arnaque financière et de recevoir les mises en garde publiées par l'AMF.

Ce développement fait suite aux réclamations et signalements reçus par le régulateur des marchés financiers.

L'objectif est de « dresser rapidement un diagnostic sur la probabilité d'une arnaque », explique Claire Castanet, directrice des relations avec les épargnants et de leur protection au sein de l'AMF. « L'AMF a développé cette application comme une arme anti-arnaques pour les épargnants ».

Connaître la probabilité d'être confronté à une arnaque

Sur sa page d'accueil, l'application propose une rubrique « Suis-je victime d'une arnaque ? ».

L'écran d'accueil de l'application AMF Protect Epargne. Image tirée de l'application.

L'écran d'accueil de l'application AMF Protect Epargne. Image tirée de l'application.

«Puis s'ensuivent une série de questions sur l'investissement proposé, l'argumentaire et la façon dont l'épargnant a été approché, ce qui permet de dresser rapidement un diagnostic sur la probabilité d'une arnaque. Les utilisateurs peuvent aussi signaler une fraude ou contacter directement l'AMF à travers l'application», détaille Claire Castanet. Le questionnaire se complète en moins d'une minute.

AMF Protect Epargne permet d'estimer probabilité de faire face à une arnaque. Image tirée de l'application

AMF Protect Epargne permet d'estimer probabilité de faire face à une arnaque. Image tirée de l'application

Vérifier si son interlocuteur n'est pas sur liste noire

La rubrique «Liste des acteurs non-autorisés» recense, par catégorie et par ordre alphabétique, l'ensemble des acteurs que l'AMF a pu identifier comme frauduleux et donc non-autorisés à exercer sur le territoire français. Un petit tour sur l'application permet à l'épargnant de faire un auto-diagnostic  et de déterminer s'il est confronté à un potentiel escroc.

Les listes noires de l'AMF sont disponibles sur l'application. Image tirée d'AMF Protect Epargne

Les listes noires de l'AMF sont disponibles sur l'application. Image tirée d'AMF Protect Epargne

Chaque catégorie recense des adresses mails, des sites web ou des noms de société et de groupe qui cherchent à profiter des épargnants.

Mais attention. «Les listes noires, par nature, ne peuvent pas être exhaustives, puisque de nouveaux sites escrocs apparaissent régulièrement», rappelle la directrice des relations avec les épargnants. L'application fonctionne grâce aux signalements des épargnants, il existe donc toujours un délai entre le moment où une plateforme illégale est repérée et le moment où elle est mise sur liste noire.

Le maître-mot reste la prudence

Dans son rapport de l'année 2020, l'AMF mentionne que « les escrocs usurpent de plus en plus souvent l'identité de sociétés agréées. C'est-à-dire qu'ils utilisent la dénomination, le numéro d'enregistrement et les coordonnées postales identiques ou très proches de ceux d'une société réellement agréée ». Face à ces pratiques, le maître-mot reste la prudence.

S'informer et s'éduquer financièrement sont aussi d'excellentes barrières contre les escroqueries. L'application propose en seconde page une rubrique «S'informer» qui rassemble l'ensemble des mises en garde publiées par l'AMF.

L'application regroupe les mises en garde publiées par l'AMF. Image tirée d'AMF Protect Epargne

L'application regroupe les mises en garde publiées par l'AMF. Image tirée d'AMF Protect Epargne

«Pour éviter les arnaques, les épargnants doivent être vigilants, ne pas laisser leurs coordonnées en ligne sur des sites inconnus, ne pas donner suite aux appels d'inconnus qui proposent des produits d'épargne et se méfier des promesses de gain rapides qui ne mentionnent pas les risques.» La meilleure des façons de se tenir à l'écart des arnaques reste de ne pas donner suite aux tentatives de démarchage et de choisir soi-même son prestataire.

Auguste Grignon Dumoulin (redaction@boursorama.fr)


Encadré

L'exemple d'une arnaque récente : le cas Laurent Chenot

Une soixantaine de dossiers pour escroquerie sont liés au cas Laurent Chenot, un individu qui « laissait penser qu'il était un expert de la finance et détenait les secrets permettant de devenir riche rapidement et facilement », rapporte le médiateur de l'AMF dans son rapport de 2020.

Sa technique d'hameçonnage était bien rodée. En premier lieu, les épargnants recevaient un courriel pour une webconférence les invitant à découvrir «le scandale honteux des élites qui se gavent d'argent facile, rapide et gratuit» ou encore «la meilleure façon de toucher 133% du Livret A». Une méthode prétendument «100% régulée» qui invitait à souscrire à des livrets «alpha» ou autre, dont la consonance proche du Livret A rassurait les investisseurs.

Par le biais de sa société, il poussait ensuite les épargnants à ouvrir des comptes de trading sur des sites situés en dehors de l'Espace économique européen, et donc hors de portée des règles de protection européennes. Ici, «les comptes de trading des épargnants reproduisaient automatiquement les trades effectués par le trader soi-disant expert».

Tout se déroule bien au cours des premiers mois, ce qui justifie que l'escroc invite à «ne pas garder le nez sur les opérations du quotidien puisque le quotidien, c'était le travail du trader».

Mais plus tard, les investisseurs déchantent. «Les livrets ont connu des pertes de capital importantes qui semblent dues à l'exécution de la stratégie du trader ». Comme souvent dans les arnaques financières, l'escroc invite à rajouter du capital pour compenser ses pertes.

Au final, on annonce que la stratégie mise en place a également échoué. «Les épargnants ont, pour la plupart, perdu l'intégralité des sommes investies». L'escroc s'évanouit finalement dans la nature.

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