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Pourquoi les prix à la pompe baissent moins vite que le pétrole
information fournie par Le Figaro 20/10/2014 à 14:34

INFOGRAPHIE - Les prix du gazole et du sans plomb reculent mais ne suivent pas le rythme de la baisse des cours du brut sur les marchés mondiaux. Ces derniers ne représentent en effet qu'une partie du prix à la pompe, très dépendants des taxes.

Cela fait quatre mois que ça dure. Sur les marchés pétroliers, les cours du Brent et du WTI sont orientés à la baisse: depuis la mi-juin, ils affichent un recul de 25% pour le premier à 86 dollars et de 22% pour le second à 83 dollars. Cette baisse s'est déjà traduite à la pompe pour les automobilistes. D'après Carbeo.com, le litre de gazole, carburant majoritairement consommé dans l'Hexagone, a reculé de 3,2% depuis un mois, à 1,255 euro en moyenne. De son côté, le sans plomb 95 a baissé de 2,9% sur la même période, à 1,456 euro. Ce recul représente une baisse de 4 centimes environ pour ces deux carburants depuis un mois.

Pourquoi la baisse n'est-elle pas plus forte?

La baisse des prix à la pompe ne peut pas être du même ordre que celle enregistrée par le pétrole brut sur les marchés internationaux. En effet, les prix des carburants dépendent pour beaucoup de variables indépendantes des fluctuations du brut sur les marchés mondiaux.

Le prix du produit raffiné dépend certes du prix du baril de brut, mais il est aussi lié au coût du raffinage et à la demande saisonnière pour ce produit. Le coût du produit raffiné pèse 37% dans le prix du sans plomb et 43% dans celui du diesel. Mais ce sont surtout les taxes prélevées par l'État qui pèsent dans le prix final à la pompe, à savoir la TVA de 19,6% et la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), dont le montant est fixe. Ces taxes représentent 56% du prix du sans plomb et 48% du prix du gazole. Les autres postes pèsent moins dans la composition du prix à la pompe: 6 à 8% pour les frais de logistique et de distribution et 1% pour la marge pétrolière.

Le recul des prix à la pompe est aussi freiné par la baisse de l'euro face au dollar. L'or noir est en effet libellé en billet vert. Or aujourd'hui, l'euro faible renchérit les achats de pétrole. La baisse réelle du prix de l'essence est donc moins forte pour les prix en euros par rapport à la baisse des prix du baril affichés en dollars.

• Pourquoi la baisse n'est-elle pas plus rapide?

Baisser les prix à la pompe prend plusieurs jours voire plusieurs semaines. Les pétroliers comme Total ou Shell vont d'abord chercher à écouler le stock de pétrole acheté plusieurs mois auparavant à un prix plus élevé. Les distributeurs peuvent aussi profiter quelque temps de la baisse des prix du pétrole pour restaurer leurs marges. C'est le scénario qui s'est produit au printemps 2011. «Lorsque les prix à la pompe dépassent 1,50 euro le litre, les opérateurs ont tendance à amortir l'impact pour le client en prenant sur eux. Alors, quand les cours du brut sont repartis à la baisse, il y a eu un petit effet de reconstitution de marge», confiait Jean-Louis Schilansky, le président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP), à l'époque.

La manœuvre avait été pointée du doigt par la DGCCRF et avait provoqué la colère de Christine Lagarde, alors ministre de l'Économie, qui avait menacé les industriels du secteur de sanctions.

• La baisse actuelle des prix à la pompe va-t-elle se poursuivre?

Cela dépend -en partie- de l'évolution des cours du brut sur les marchés mondiaux. Les analystes sont partagés. D'après Jeffrey Curie, qui dirige la recherche sur les matières premières au sein de la banque Goldman Sachs, la demande en énergie devrait bénéficier à court terme de la chute des prix. Autrement dit, les cours devraient rebondir. Mais d'après la banque britannique Barclays, les cours du pétrole ne devraient pas monter longtemps, en raison de l'abondance de l'offre et de la faiblesse de la demande mondiale d'énergie. «L'idée qui prévalait depuis longtemps selon laquelle les acteurs clé de l'Opep sont déterminés à soutenir les prix semble reculer. Il semble que l'Arabie saoudite est prête à accepter des prix bas pendant une longue période», estime-t-elle, ajoutant que «le marché du pétrole doit affronter plusieurs facteurs baissiers sur le long terme».

L'évolution prochaine des prix à la pompe dépendra aussi des décisions de l'État en termes de fiscalité. En 2012, alors que les prix flambaient, le ministre de l'Économie Pierre Moscovici s'engageait à réduire de 3 centimes la fiscalité, soit un effort de 300 millions d'euros. Le projet de loi de finances 2015 prévoit à l'inverse une hausse de 4 centimes de la taxation du gazole qui devrait entraîner un surcoût d'environ 2 euros pour un plein de 50 litres. Le gouvernement mise sur la poursuite de la baisse une baisse des cours du pétrole et sa répercussion à la pompe pour rendre cette augmentation moins douloureuse pour les automobilistes. Pessimiste, l'Ufip estime que les prix à la pompe devraient sensiblement augmenter au cours des trois prochaines années en raison de la hausse de la fiscalité. Le gazole devrait grimper de 8,5 centimes d'euro d'ici 2016 et le super sans plomb 95 d'environ 7,7 centimes.

6 commentaires

  • 20 octobre 17:40

    Exact .Le journaliste a dû loupé un cours de maths ,Quelque soit le pourcentage que représente le coût de raffinage ,la TVA ,la logistique et la marge des pétroliers ,10 % de baisse sur le baril représente toujours 10 % de baisse avec X% de taxes .Seule la parité Euro-Dollar est responsable de la baisse moins forte que prévue


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