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Un parking à l’abandon transformé en une méga ferme urbaine
information fournie par Le Figaro 03/04/2022 à 07:00

(Crédits photo : Unsplash - John Matychuk  )

(Crédits photo : Unsplash - John Matychuk )

Que faire d'un parking déserté pour cause de violences urbaines? Le transformer en un centre de production de fruits et légumes comme à Sartrouville, dans les Yvelines.

Un parking , logiquement, abrite des véhicules ou à la rigueur sert d'espace de stockage temporaire à des cartons de déménagement. Ce n'est pas le cas de l'un des 5 parkings de la résidence des Indes de Sartrouville, dans les Yvelines (78), qui est devenu le terrain d'une ferme urbaine de 1300 m². « Ce parking était condamné depuis plus de 15 ans, en raison d'actes de dégradations répétés », explique Nicolas Brunet, directeur Île-de-France de 1001 Vies Habitat, bailleur social qui réhabilite pour la première fois un parking dont il est propriétaire depuis sa construction à la fin des années 60. « Nous préférons les espaces occupés, le vide ça appelle les problèmes, squats, trafics, déviances d'usage », poursuit-il.

Il a donc donné une autre vocation à ce parking. Celle d'une ferme urbaine, créée par Champerché, une société agricole spécialisée en agriculture bioponique, hors-sol. La start-up « en avait déjà installé une dans les sous-sols de la Compagnie parisienne de chauffage urbain, CPCU, mais jamais dans un parking », assure Antoine Fuyet, fondateur de Champerché. Or, en milieu urbain, de nombreux parkings sont inexploités soit à cause d'« un nombre de voitures de moins en moins conséquent ou en raison de problèmes de sûreté », assure Nicolas Brunet. Et les parkings présentent un avantage qui n'est pas des moindres: « Ils ont un climat stable par rapport à l'extérieur, à l'image d'une cave à vin, et sont isolés, ce qui diminue grandement la consommation énergétique des sols», affirme Antoine Fuyet.

Seul bémol: « On se retrouve dans la même problématique que celle d'une énorme usine en cœur de ville donc difficile à installer », explique Antoine Fuyet. Et en effet, le passage d'imposants camions a été un obstacle en plein centre-ville. De plus, des matières premières ont mis du temps avant d'être acheminées dans ce parking en raison de la crise sanitaire. Au total, Champerché a déboursé un peu plus de 2 millions d'euros, par le biais de financeurs publics et privés, dans la rénovation de ce parking et 1001 Vies Habitat 50.000 euros pour tout ce qui relève des paramètres de sécurité, extincteurs, portes...

Un quartier en mutation

En l'espace d'un an, le parking a été métamorphosé en une ferme bioponique d'intérieur, hors-sol. « Comme dans une bibliothèque, on trouve une étagère avec des cultures puis une étagère avec des LED et de nouveau une étagère de cultures, sur toute la hauteur disponible », décrit Antoine Fuyet. Ainsi, la vingtaine de variété de fruits et légumes, piments, courges, aubergines, poivrons, reçoit suffisamment de lumière malgré l'espace cloisonné du parking. Cette production est destinée pour 50% d'entre elles à la grande distribution, pour 30% à de la restauration et pour 20% à des particuliers. « L'Île-de-France consomme en effet 1 million de tonnes de fruits et légumes et produit un peu moins de 10% de ce 1 million », dénombre Antoine Fuyet.

« Avec la ferme urbaine, on prépare la mutation de ce quartier », annonce Nicolas Brunet. Certaines parties du quartier des Indes de Sartrouville vont être démolies et vont donner lieu à de nouvelles constructions. Elles abriteront des logements en accession encadrée, sous plafond de ressources et en accession classique, aux côtés de logements sociaux. «Il y aura ainsi une vraie mixité sociale. Des personnes vont commencer à acheter alors qu'il y a 15 ans elles n'auraient jamais acheté», se projette Nicolas Brunet.

Installer une ferme urbaine au pied de cette résidence, inscrite au Nouveau programme national de rénovation urbaine, NPNRU, permet de la redynamiser et offre « une vision attractive de la résidence qui a une mauvaise image car le quartier est historiquement connu pour des violences urbaines ou des trafics illicites.» 30 emplois ont été générés par cette ferme urbaine (agriculteur, livreur, électrotechnicien...) dont 5 occupés par des habitants de la résidence. Ouverte depuis un mois, la ferme voit ses premières salades pousser. Pendant ce temps, une autre ferme urbaine dans un parking appartenant à 1001 Vies Habitat est en cours d'études à Houilles, dans les Yvelines également.

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