Un Central Park à la place de la gare de l’Est, l’idée fait surtout sourire

information fournie par Le Figaro •27/01/2020 à 12:00

EN IMAGES - Le candidat à la mairie de Paris Benjamin Griveaux, a dévoilé ce week-end son grand projet pour la capitale. L'accueil a été des plus mitigés.

Décidément les gares parisiennes alimentent le débat urbanistique et politique ces derniers mois. Après les remous à répétition autour de la transformation de la gare du Nord, c'est la gare de l'Est qui est cette fois-ci au centre des débats. Le candidat investi par LREM aux élections municipales à Paris, Benjamin Griveaux, veut en effet déménager cette vénérable gare vers la banlieue ou une porte de Paris, et créer à sa place un «Central Park parisien».

«Je propose, pour remplacer la gare de l'Est, de créer une nouvelle gare, installée à une porte de Paris - la porte de la Villette [19e] le permet - ou dans une autre commune de la métropole» , a déclaré dans une interview au JDD, l'ancien porte-parole du gouvernement. Dans le nord-est de la capitale, ce projet sera «une nouvelle donne», assure le Marcheur, qui veut «planter une forêt» sur cet espace, qu'il estime au total à 30 hectares, «un nouveau poumon vert».

«Central Park» à la gare de l'Est: un projet «irréaliste, ni nécessaire, ni souhaitable», dénonce Pécresse - Regarder sur Figaro Live

Végétalisation pots de fleurs

«Si l'on veut végétaliser la ville, on ne peut se contenter de poser des arbres dans des pots au milieu du bitume, comme l'a trop souvent fait la mairie actuelle» , dénonce le candidat, classé troisième (15%) dans les intentions de vote, derrière la maire (PS) sortante Anne Hidalgo (25%) et Rachida Dati (19%, LR), selon une enquête Ifop-Fiducial publiée dimanche dernier pour le JDD et Sud Radio. «Je préfère maintenir les gares dans leur fonction de gare, on en a besoin pour la mobilité» , lui a répondu la maire de Paris , invitée ce dimanche au Grand rendez-vous sur Europe 1. «Je préfère que les gens viennent en train à Paris plutôt qu'en voiture, a-t-elle encore précisé. D'autre part, je ne crois pas qu'il faille s'attaquer aux gares ne serait-ce que pour le pouvoir d'achat.» «C'est un projet à 10 milliards d'euros minimum et il traduit un énorme mépris pour la Franciliens de l'Est qui vont devoir rallonger leurs trajets», estime pour sa part la présidente de la Région Île-de-France, Valérie Pécresse. «C'est un projet irréaliste et qui n'est pas souhaitable. Je m'y opposerai farouchement» , conclut-elle sans appel.

Et du côté des réseaux sociaux, les internautes s'en sont donné à cœur joie pour détourner l'idée de Benjamin Griveaux. Ils jugent au mieux irréaliste la proposition dont le coût est estimé à environ 1,5 milliard d'euros, à un référendum, «en 2022, après deux ans de travail et de concertation avec tous (les) partenaires».

Parmi les autres propositions de son programme en matière d'urbanisme et d'écologie, M. Griveaux veut «remplacer le bitume par de l'herbe» sur les voies sur berge, faciliter l'accès à l'île aux Cygnes, en reliant les «quais de la rive gauche par un vaste espace de verdure et d'activités, avec des bassins de nage. Pour cela, la circulation fluviale sera fermée, côté 15e arrondissement, entre les ponts de Grenelle et de Bir-Hakeim» , pour un coût total estimé à «environ 70 millions d'euros» . «Je pourrai facilement trouver des partenaires privés. Les 100 millions d'euros de Total que la maire de Paris a refusé pour les Jeux Olympiques, moi, je les prends!» , dit-il.