Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Mixité sociale dans les HLM: où en est-on?
information fournie par Le Figaro 19/12/2020 à 07:00

«Il faut en finir avec les ghettos, avec l’entre-soi!» (Crédits photo : Wikimedia Commons - Xavier Caré )

«Il faut en finir avec les ghettos, avec l’entre-soi!» (Crédits photo : Wikimedia Commons - Xavier Caré )

La ministre chargée du Logement salue une meilleure répartition des HLM dans le territoire mais reconnaît des efforts à faire dans la mixité sociale.

« Il faut en finir avec les ghettos, avec l'entre-soi! » La ministre chargée du Logement réclame une plus grande mixité dans le logement social. Emmanuelle Wargon veut faire cohabiter les ménages dans le besoin et les fameux travailleurs prioritaires de la nation dont on a constaté l'importance pendant la crise sanitaire (personnels hospitaliers, enseignants, policiers, caissières...).

Qu'en est-il dans la réalité? Le compte n'y est pas. La loi Égalité et citoyenneté, entrée en vigueur en janvier 2017, impose, par exemple, d'avoir au moins 25% de ménages les plus en difficulté dans les logements sociaux situés dans les quartiers les plus favorisés. « Quatre ans plus tard, nous n'en sommes qu'à 15% . Nous avons donc des efforts à faire dans l'attribution des logements sociaux pour que la mixité sociale soit réelle », affirme au Figaro Emmanuelle Wargon.

Quid de la répartition des logements sociaux en France? Il y a du mieux: l'indice de ségrégation du parc HLM a baissé de près de 10 points entre 1990 et 2015, selon une étude de France Stratégie, organisme de réflexion qui dépend de Matignon, qui a passé au crible 55 unités urbaines de plus de 100.000 habitants. Autrement dit, il y a plus de logements sociaux dans l'Hexagone et moins inégalement réparti. À Toulouse, par exemple, cet indice a diminué de 20 points en 25 ans. En 1990, pour obtenir une répartition homogène du parc HLM, il aurait fallu déplacer 64% des HLM d'un quartier à un autre. En 2015, cette part est tombée à 44%.

En revanche, l'étude, confirmant les propos de la ministre, fait état d'une « concentration plus grande » qu'en 1990 des ménages les plus en difficulté, à l'intérieur du parc HLM. Concrètement, les différentes couches sociales de population n'ont pas été équitablement réparties. « On a concentré les gens en fonction de leur niveau de revenus », déplore Emmanuelle Wargon.

C'est pourquoi la ministre avait proposé d'avoir deux articles sur le sujet dans le projet de loi sur les «séparatismes». Finalement, il n'en sera rien. Le premier ministre Jean Castex a toutefois retenu l'idée d'imposer aux collectivités plus de mixité sociale. « Lors du Conseil des ministres du 9 décembre, le premier ministre m'a demandé de lui faire des propositions pour renforcer la mixité sociale en tant que premier levier de lutte contre le séparatisme , explique Emmanuelle Wargon. En conséquence, j'ai sollicité le Conseil national de l'habitat (CNH), présidé par Mickaël Nogal, afin qu'il me fasse des recommandations sur la politique d'attribution de logements sociaux. Cette politique peut et doit devenir un vecteur central pour agir en faveur de l'égalité des chances .» (voir le tweet ci-dessous).

70% des Français sont éligibles au HLM

L'élu, qui doit également déposer prochainement une proposition de loi pour améliorer les relations entre les propriétaires et les locataires, dresse un bilan mitigé de la loi SRU (qui oblige les villes à avoir 25% de HLM d'ici 2025). « Elle a permis d'accélérer la construction de HLM mais les résultats en termes de mixité sont peu satisfaisants , analyse Mickaël Nogal qui remettra ses conclusions d'ici « fin janvier 2021 ». Des collectivités font plus d'efforts que d'autres. Les amendes ne suffisent pas. Nous devons trouver des nouveaux outils pour mieux répartir l'effort sur le territoire mais aussi au sein des villes. Tout ne doit pas passer que par l'État ».

Le député de la majorité, qui souligne que « 70% des Français sont éligibles au logement social », souhaite aussi « trouver une solution pour les classes moyennes trop riches pour loger dans des HLM et pas assez pour les logements privés ». Enfin, le président du Conseil national de l'habitat - comparable à un «Parlement» des acteurs de l'immobilier et du logement - envisage de « travailler sur la typologie des logements». «Trop de familles sont contraintes de quitter la ville pour sa périphérie par manque de logements grands et abordables ». Dans ce but, Mickaël Nogal compte mobiliser le secteur privé via par exemple un dispositif méconnu des particuliers: «Louer abordable» (dit «Cosse»).

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer