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Macron et le logement: «beaucoup d’aides», quid du jackpot fiscal?
information fournie par Le Figaro 12/05/2023 à 06:00

Le chef de l’État déplore un «système de surdépenses publiques» inefficace mais oublie que le logement gonfle les caisses de l’État.

En pleine crise du logement , sa parole était attendue. Emmanuel Macron ne mâche pas ses mots à l’encontre d’un système qui, selon lui, coûte « cher », bénéficie de « beaucoup d’aides » que le chef de l’État qualifie d’« inefficace s», dans une interview à Challenges . Un discours qui rappelle étrangement celui tenu par son ancien premier ministre Édouard Philippe , en octobre dernier. Le président d’Horizons avait qualifié la politique du logement d’«inefficace et trop chère pour ce qu’on en obtient» .

Certes, le logement a coûté 38 milliards d’euros à l’État et aux collectivités, en 2021. Mais, en 2016, l’année qui a précédé le début du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, les aides au logement ont coûté bien plus: environ 42 milliards d’euros. Surtout, le chef de l’État oublie de mentionner que le logement a rapporté quelque 90 milliards d’euros (contre près de 68 milliards en 2016). Soit un solde largement positif pour les caisses de l’État et des collectivités de 52 milliards d’euros! Pas mal pour un système de «surdépenses publiques» inefficace.

Ras-le-bol des professionnels

Depuis sa première élection en 2017, Emmanuel Macron a pris en grippe les propriétaires et ne fait pas du logement, pourtant le premier poste de dépenses des ménages, l’une de ses priorités, déplorent les professionnels de l’immobilier. Le ras-le-bol semble avoir atteint son paroxysme: ces derniers, selon nos informations, publieront, a priori lundi, une lettre ouverte à Emmanuel Macron pour faire part de leurs inquiétudes et de leur colère. Quelques 100.000 emplois sont menacés dans la construction, selon la Fédération française du bâtiment.

L’urgence de la situation et les atermoiements autour du Conseil national de la refondation semblent être la goutte de trop. Ce rendez-vous, attendu de pied ferme par la profession, où des propositions pour sortir le logement de la crise devaient être présentées, a été reporté et aucune date n’a encore été fixée. « Ils se moquent de nous, au gouvernement! », s’emporte un professionnel du bâtiment. « Le logement connaît une situation sans précédent, tous les indicateurs sont dans le rouge. Nous avons alerté depuis des mois mais nous avons en face l’Élysée et le gouvernement qui regardent ailleurs », déplore Yannick Borde, directeur général de Procivis (promotion, aménagement, maisons, HLM...).

Autre annonce du président de la République qui a fait grincer des dents du côté des professionnels: le «double choc» pour relancer la construction de nouveaux logements. « Si c’est le même choc qu’il nous avait promis en 2017 et qu’on attend toujours, la situation ne risque pas de s’améliorer », raille un expert. Dans le neuf, les promoteurs ont subi une baisse des ventes de près de 25 %. Surtout, le volume est passé en 2022 sous le niveau de l’année 2020, qui était considéré par tous les acteurs du logement comme une année hors norme en raison de la pandémie de Covid.

Pour expliquer cette crise, Emmanuel Macron pointe du doigt les « maires, mis à la tête de grandes métropoles qui ne veulent plus construire ». Le chef de l’État fait sans doute référence aux maires écologistes , élus il y a trois ans, à Lyon, Bordeaux ou Strasbourg. « Le logement, qui doit être une priorité du gouvernement, est en crise et Emmanuel Macron préfère trouver des boucs émissaires plutôt que de se remettre en question », déplore un agent immobilier.

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