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«Les propriétaires ne peuvent plus payer»: saisi, ce terrain en triste état, est à vendre 10 millions d’euros
information fournie par Le Figaro 08/04/2024 à 06:00

À deux pas d’une gare SNCF, un vaste ensemble immobilier a été saisi par la justice et mis aux enchères. Les candidats devront enquêter sur la surface.

Au 2, place de la Gare, à Houilles (78), l’entrée ne paie pas de mine. Une toute petite porte, une façade qui laisse à désirer. Derrière, le spectacle fait peine à voir: un jardin en friche, une construction en bois démolie ou encore un abri avec des tôles rouillées. Et pourtant, ce terrain est affiché à 10 millions d’euros! Une transaction qui n’est pas ordinaire puisqu’il s’agit d’une vente aux enchères judiciaire qui aura lieu au Tribunal de Paris le 16 mai. La raison? La société du propriétaire, spécialisée dans l’immobilier, a été liquidée et, sous la pression de ses créanciers, son terrain a été saisi par la justice pour qu’il rembourse ses dettes.

« Cette vente exceptionnelle sera l’une des plus importantes de l’année 2024 dans la région parisienne », affirme Alix Bernard-Faucon, responsable développement de Vench, site de ventes aux enchères immobilières où l’annonce a été publiée. Pour la plateforme, c’est la deuxième en quelques semaines, après la mise aux enchères d’un prestigieux château près d’Angers (49) dont la propriétaire a vu sa SCI (Société civile immobilière) liquidée. « C’est rarissime d’avoir deux ventes exceptionnelles en peu de temps , commente Alix Bernard-Faucon. D’ordinaire, nous en réalisons 3 à 4 par an. Avec l’inflation, le coût des travaux augmente et bloque des projets. Les propriétaires ne peuvent plus payer, les biens partent en saisie et les travaux sont souvent à moitié finis. »

Intéressant pour des promoteurs

Autre explication d’une mise à prix aussi élevée: la surface du terrain. La parcelle totale s’étend sur près de 11.500 m² répartis sur 17 adresses. Soit à peine plus de 870 euros le m². Un prix dérisoire qui va probablement intéresser des investisseurs immobiliers tels que des promoteurs, désireux de profiter d’une telle parcelle pour construire des logements. Et ce, d’autant plus que le terrain se trouve à deux pas de la gare du RER A qui conduit les Ovillois à Paris en à peine vingt minutes. Mais en consultant le cahier des conditions de vente , les candidats intéressés auront une mauvaise surprise: la surface n’est pas sûre d’être aussi élevée.

L’ensemble immobilier qui s’étend, pour les connaisseurs, entre la place de la Gare, l’avenue Charles de Gaulle, les rues Gambetta et Robespierre, n’appartient pas, a priori, dans son intégralité au propriétaire indélicat. Plusieurs syndicats de copropriété revendiquent notamment la propriété de certains lots. Un flou lié au décès du propriétaire qui n’a « pas permis au liquidateur de disposer des éléments relatifs à la propriété des lots ». « Il appartiendra aux candidats de procéder aux investigations nécessaires quant à la propriété effective des lots », prévient Maître Valérie Dutreuilh, avocate poursuivante.

Un vrai parcours du combattant qui prouve que l’achat de biens immobiliers saisis par la justice n’est pas toujours des bonnes affaires. « Sans mauvais jeu de mots, c’est le lot des ventes aux enchères judiciaires », glisse avec sourire Alix Bernard-Faucon. Pour s’éviter des mauvaises surprises, il est indispensable de lire attentivement les documents à disposition des acheteurs (procès-verbal du commissaire de justice et le cahier des conditions de vente). Sans oublier les visites qui seront organisées le 30 avril pour le terrain de Houilles.

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