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Les locataires sont moins favorables que les propriétaires aux quotas de HLM
information fournie par Le Figaro 24/03/2022 à 08:00

(Crédits photo : Wikimedia Commons - Xavier Caré )

(Crédits photo : Wikimedia Commons - Xavier Caré )

Les Français ont donné leur avis sur les propositions «logement» des candidats à la présidentielle, sans connaître le nom de leur auteur.

C'est un exercice original auquel se sont prêtés les Français: donner leur avis sur les propositions « logement » des candidats à la présidentielle sans connaître le nom de son auteur. À l'origine de cette enquête inédite, le site d'annonces immobilières de particuliers PAP a interrogé des propriétaires, des investisseurs et des locataires. Parmi la vingtaine de propositions soumises à près de 19.000 personnes, plusieurs ont retenu notre attention car l'opinion des Français interrogés est plutôt inattendue.

Prenons l'exemple de la suppression de la loi sur les quotas de logements sociaux (loi SRU) défendue par Éric Zemmour . Certes, les Français sont assez partagés sur cette question: 56% soutiennent l'idée du candidat de Reconquête. Mais le plus étonnant, c'est que les locataires (55%) sont - très légèrement - plus nombreux que les propriétaires (54,6%) à être favorables à la fin de la loi SRU. Or, on aurait pu s'attendre à l'inverse. Avec l'inflation galopante, les loyers grimpent et les locataires ont de plus en plus de mal à se loger surtout dans les grandes villes. Les HLM peuvent ainsi apparaître, pour eux, une solution à ces difficultés.

« Les logements sociaux dépassent le clivage propriétaires/locataires car il y a aussi un enjeu de mixité sociale. Les locataires y sont également sensibles car ils redoutent le risque de formation de ghettos dans certains quartiers », décrypte Corinne Jolly, présidente de PAP. Confirmation du profil clivant des HLM chez les locataires avec la proposition de Jean-Luc Mélenchon (LFI) d'augmenter le quota de logements sociaux de 25% à 30%. C'est celle qui recueille le moins d'avis positifs de la part des locataires (67% contre plus de 80 % pour la plupart des autres).

Autre surprise: le score enregistré chez les investisseurs par la généralisation de l'encadrement des loyers dans les zones tendues (où la demande est plus forte que l'offre, NDLR). Défendue par Anne Hidalgo (PS), qui est le premier maire à avoir mis en place ce dispositif, cette proposition est approuvée par près de 39% des propriétaires qui envisagent de louer leur logement. Un résultat plus qu'honorable pour un outil qui est censé leur être défavorable. « La cherté des loyers au regard des revenus des locataires semble de plus en plus faire consensus chez les propriétaires », analyse Corinne Jolly qui rappelle qu'ils sont même 58% des propriétaires à respecter l'encadrement des loyers à Paris. En revanche, sans surprise, le clivage propriétaire/locataire persiste sur ce sujet: 90% des locataires et 68,5% de propriétaires - tout de même! - l'approuvent. « Les propriétaires occupants ne sont pas concernés et ont sûrement des enfants locataires », glisse la présidente de PAP comme explication à ce chiffre élevé.

Sur les droits de succession , sujet qui a récemment agité les débats politiques , là encore le consensus est général. Et pourtant, ce n'était pas gagné d'avance. Qu'ils soient propriétaires ou locataires, les Français sont unanimement favorables à la suppression des droits de succession sur la résidence principale, comme le propose Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France): 90% pour les uns et 78% pour les autres. Au nom de la transmission patrimoniale qui concerne tous les Français quel que soit leur profil.

Pour finir sur la fiscalité, propriétaires et investisseurs sont d'accord (respectivement à 81% et 87%) pour que les impôts sur les revenus locatifs soient plafonnés à 35% (contre 45% actuellement, NDLR), comme Nicolas Dupont-Aignan. Plus étonnant, les locataires aussi (75%). « Les locataires ne sont pas opposés à ce que les propriétaires soient moins imposés tant qu'eux ne paient pas plus », affirme Corinne Jolly.

Idem pour les «frais de notaire» que les locataires, qui n'en paient pas, sont quasiment tous d'accord (près de 90%) pour en exonérer les primo-accédants qui achètent un bien de moins de 250.000 euros comme le propose Éric Zemmour. « C'est une “mesure cadeau“ qui risque de coûter cher aux finances des collectivités locales car ce sont elles qui touchent la plus grosse part des frais de notaire », souligne Corinne Jolly. Et de constater: « Ce sont les mesures les plus coûteuses pour les finances publiques qui plaisent le plus aux Français

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