Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire s'est prononcé mercredi en faveur de la résiliation à tout moment du contrat d'assurance du crédit immobilier, une mesure discutée ce jeudi à l'Assemblée nationale.
(Illustration) ( AFP / MYCHELE DANIAU )
Aujourd'hui, il est possible de modifier l'assurance emprunteur de son crédit immobilier seulement la première année, puis ensuite à la date anniversaire du contrat. Mais peut-être plus pour longtemps. Une proposition de loi de la députée Patricia Lemoine (Agir ensemble) sur ce sujet doit en effet être discutée jeudi 25 novembre à l'Assemblée nationale.
"Je suis favorable à la proposition de loi, parce que je pense que c'est une proposition juste et là aussi protectrice du pouvoir d'achat des Français" , a affirmé mrecredi matin sur franceinfo le ministre de l'Économie Bruno Le Maire. Il faut "mettre de la concurrence pour réduire les coûts", a-t-il justifié.
"Ça sera plus simple, plus rapide et à tout moment vous pourrez modifier votre assurance-emprunteur, votre assurance crédit, si vous estimez que vous pouvez trouver mieux et moins cher ailleurs", a expliqué le ministre.
L'assurance emprunteur d'un crédit immobilier couvre divers risques comme le décès, la maladie ou l'invalidité, protégeant à la fois les emprunteurs et les banques contre un éventuel défaut de remboursement.
Des milliers d'euros d'économies
Selon une évaluation de Bercy, pour un primo-accédant qui a emprunté 250.000 euros à 35 ans pour acheter son premier logement, une telle mesure "pourra lui faire économiser sur la durée de son prêt sur 25 ans, près de 4.000 euros" , a détaillé Bruno Le Maire.
"Cette mesure va dans le bon sens", s'est réjoui auprès de BFMTV Maël Bernier, porte-parole du courtier Meilleurtaux.com. "On peut considérer qu'en moyenne cela permet 15.000 euros d'économies sur la durée d'un emprunt , voire plus si vous avez un prêt de plus de 350.000 euros, ce qui est le cas de nombreux emprunteurs", poursuit-elle.
Une "américanisation" rejetée par les banques
Le président de la Fédération Bancaire Française met de son côté en garde. " Cette proposition d’américanisation de l’assurance emprunteur est très contestée . Elle va amener à discriminer les quinquas et les plus vulnérables au profit des profils les plus jeunes et en bonne santé. C’est une démutualisation des risques qui pèsera fort sur la solidarité entre les générations", dénonce sur BFMTV Nicolas Théry.
" C’est pour ça que nous sommes très opposés à cette mesure qui est une forme d’individualisation absolue de l’assurance" , ajoute-t-il.
Les banques détiennent actuellement 90% du marché des assurances emprunteurs. Selon UFC-Que Choisir, elles "amassent chaque année près de 7 milliards d’euros de cotisations d’assurance emprunteur en couverture des crédits immobiliers".
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